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Contes initiatiques: 12 livres à connaître

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Désignant à la fois des aventures imaginaires et un récit de faits, les contes initiatiques présentent un certain nombre d’épreuves et d’obstacles qui se déroulent sur une longue période. Ils  causent souvent des souffrances dont le personnage doit triompher et sortir « grandi ». Le protagoniste que nous suivons  sort toujours transformé dans sa façon de penser et/ou d’agir.  Depuis Voltaire, la tradition des contes initiatiques destinés à faire réfléchir perdure encore. Petit  florilège  de  contes célèbres.

Contes initiatiques : 12 livres à connaître

Candide de voltaire : précurseur.

Couverture Candide

  • « Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin »
  • Il faut cultiver notre jardin.
  • Je sais aussi, dit Candide, qu’il faut cultiver notre jardin. – Vous avez raison, dit Pangloss ; car quand l’homme fut mis dans le jardin d’Éden, il y fut mis ut operaretur eum, pour qu’il travaillât : ce qui prouve que l’homme n’est pas né pour le repos.
  • Travaillons sans raisonner, dit Martin ; c’est le seul moyen de rendre la vie supportable. »
  • Toute la petite société entra dans ce louable dessein ; chacun se mit à exercer ses talents. La petite terre rapporta beaucoup.
  • Les hommes sont dévorés de plus d’envie, de soins, et d’inquiétudes, qu’une ville assiégée n’éprouve de fléaux.
  • Ce qui n’est que difficile ne plaît point à la longue.

Le Petit Prince de Antoine de Saint-Exupéry : classique du genre

Couverture Le petit prince

  • « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent. »
  • « Tu sais…quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil… »
  • « Adieu dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »
  • La Terre n’est pas une planète quelconque ! On y compte cent onze rois (en n’oubliant pas, bien sûr, les rois nègres), sept mille géographes, neuf cent mille businessmen, sept millions et demi d’ivrognes, trois cent onze millions de vaniteux, c’est – à – dire environ deux milliards de grandes personnes. Certes aujourd’hui ces chiffres ne sont plus vrais mais je trouve que c’est une définition de la planète Terre bien originale.

L’alchimiste  de Paulo Coelho : la vie est quête personnelle du bonheur

L'alchimiste- couverture

  • « Mon coeur craint de souffrir, dit le jeune homme à l’alchimiste, une nuit qu’ils regardaient le ciel sans lune. Dis-lui que la crainte de la souffrance est pire que la souffrance elle-même. Et qu’aucun n’a jamais souffert alors qu’il était à la poursuite de ses rêves. »
  • «J’ai en moi les vents, les déserts, les océans, les étoiles, et tout ce qui a été créé dans l’Univers. Nous avons été faits par la même Main, et nous avons la même Âme. »
  • « Il n’y a qu’une chose qui puisse rendre un rêve impossible, c’est la peur d’échouer. »
  • «On est aimé parce qu’on est aimé. Aucune raison n’est nécessaire pour aimer. »
  • « Le secret de la vie, cependant, est de tomber sept fois et de se lever huit fois. »

L’Histoire sans fin de Micheal Ende : sur l’importance de l’imagination, la confiance en soi

L’Histoire sans fin de Micheal Ende

  • « Qui n’a jamais passé tout un après-midi sur un livre, les oreilles en feu et les cheveux en bataille, à lire et lire encore, oublieux du monde alentour, insensible à la faim et au froid. Qui n’a jamais lu en cachette, sous la couverture, à la lueur d’une lampe de poche, parce qu’un père ou une mère ou quelque personne bien intentionnée avait éteint la lumière, dans l’idée louable que le moment était maintenant venu de dormir puisque demain il faudrait se lever tôt. Qui n’a jamais versé, ouvertement ou en secret, des larmes amères en voyant se terminer une merveilleuse histoire et en sachant qu’il allait falloir prendre congé des êtres avec lesquels on avait partagé tant d’aventures, que l’on aimait et admirait, pour qui l’on avait tremblé et espéré, et sans la compagnie desquels la vie allait paraître vide et dénuée de sens. »
  • Qui n’a pas de passé n’a pas non plus d’avenir.
  • Les hommes vivent d’idées. Et ces idées, on peut les orienter. Ce pouvoir, c’est la seule chose qui compte.

La rivière à l’envers de Jean-Claude Mourlevat : un peu comme l’alchimiste pour la littérature jeunesse

La rivière à l’envers de Jean-Claude Mourlevat

  • L’histoire que voici se passe en un temps où l’on n’avait pas encore inventé le confort moderne. Les jeux télévisés n’existaient pas, ni les voitures avec airbags, ni les magasins à grande surface. On ne connaissait même pas les téléphones portables ! Mais il y avait déjà les arcs-en-ciel après la pluie, la confiture d’abricot avec des amandes dedans, les bains de minuit improvisés, enfin toutes ces choses qu’on continue à apprécier de nos jours. Il y avait aussi, hélas, les chagrins d’amour et le rhume des foins, contre lesquels on n’a toujours rien trouvé de vraiment efficace.  Bref, c’était… autrefois.
  • Alors Tomek fit deux choses choses en même temps. La première, ce fut de répondre : « Oui, je vends des sucres d’orge. » Et la seconde chose que fit Tomek, lui qui de toute sa vie ne s’était pas retourné trois fois sur une fille, ce fut de tomber amoureux de ce petit brin de femme, d’en tomber amoureux instantanément, complètement et définitivement.
  • Seulement voilà, Tomek avait un secret. Oh, ce n’était rien de mal ni de tellement extraordinaire. Cela lui était venu avec tant de lenteur qu’il ne s’était aperçu de rien. Exactement comme les cheveux qui poussent sans qu’on s’en rende compte : un beau jour ils sont trop longs et voilà. Un beau jour donc, Tomek se retrouva avec cette pensée qui avait poussé à l’intérieur de sa tête au lieu de pousser dessus, et qu’on pouvait résumer ainsi : il s’ennuyait. Mieux que cela, il s’ennuyait…beaucoup. Il avait envie de partir, de voir le monde.

Le Voyage de Théo de Catherine Clément : en quête de spiritualité

Le Voyage de Théo de Catherine Clément

  • Je ne suis pas de ceux qui veulent interdire aux voitures de rouler le samedi, mais je connais le sens du septième jour. – Moi aussi. Il faut se reposer, voilà . – Non, mon petit, reprit-il doucement. Le septième jour est celui du vide. Tu t’arrêtes enfin. Tu ne fais rien. Ensuite seulement tu peux recommencer à faire. Car si tu fais tout le temps, dis-moi, est-ce une vie ? Le septième jour n’est pas le repos, c’est la fête du silence. L’alternance entre le monde et toi. Un creux nécessaire.
  • Il y a deux manières de faire connaissance avec les religions. La première consiste à s’arrêter à ce que l’on voit de ses yeux. Alors on voit le pire et l’on est dégoûté. L’autre manière consiste à essayer d’en savoir davantage, pour comprendre le grain de vérité qui se cache sous les excès comme un bijou sous un tas de paille.
  • Les séparations font toujours souffrir, mon grand. Elles creusent un vide à l’intérieur, et pour en comprendre les bienfaits, il faut du temps. – Les bienfaits de la souffrance ? Et puis quoi encore ? – Evidemment, c’est difficile à croire. Tu vas connaitre la tristesse et puis, un beau matin, le calme s’installera. Pour commencer, tu n’auras pas d’appétit, tu ne verras ni les arbres ni les fleurs jusqu’au jour où, sans savoir pourquoi, tu t’éveilleras remis à neuf. Tu regarderas autour de toi et tu t’apercevras que la vie continue et que, après avoir passé l’épreuve, tu es plus fort qu’avant.

Les Thanatonautes de Bernard Werber : sur la mort, le sens de la vie

Les Thanatonautes de Bernard Werber

  • « N’importe qui pouvait prétendre s’être entretenu avec un ange et rapporter de là-haut son petit scoop en forme de coup de tonnerre. On annonça ainsi au petit journal télévisé qu’on avait retrouvé la trace d’Adolphe Hitler. Il aurait été réincarné en bonzaï. »- « Je considérai la chose et l’évidence me sauta aux yeux. La vie d’un bonzaï est un supplice permanent. On met une plante dans un pot trop petit pour elle et on coupe ensuite systématiquement toutes les excroissances. C’est la torture d’un végétal élevée au niveau d’un art. Sans eau, les membres sans cesse recoupés, sans place, sans air, sans nourriture, le bonzaï n’est que souffrance. Contraint à ne pas croître, l’arbuste reste à jamais nain, alors que tout ce qui vit sur cette terre dispose du plus élémentaire des droits qu’est celui de grandir. » – « Le plus subtil châtiment pour un abominable criminel de guerre, c’était bien de le réincarner en bonzaï japonais. »
  • Etre méchant oblige à s’occuper des autres, à se soucier de leurs défenses, à imaginer des vacheries. Mais être gentil, ça permet de ne toucher ni d’être touché par personne. La  gentillesse  est juste un confort pour être tranquille.

L’Histoire de Pi de Yann Martel : spiritualité et survie

L’Histoire de Pi de Yann Martel

  • Ce qui est élevé abaisse, et ce qui est bas élève. Je vous le dis, si vous étiez dans une situation désespérée comme celle où je me trouvais, vos pensées aussi s’élèveraient. Plus on est dans l’abîme, plus notre esprit veut s’envoler. Quoi de plus naturel que, démuni et désespéré comme je l’étais, livré à une souffrance implacable, je me sois tourné vers Dieu?

 Si vous trébuchez sur la question de ce qui est crédible, à quoi sert la vie ? Est-ce que l’amour n’est pas difficile à croire ?

– Monsieur Patel …

– Laissez-moi tranquille avec votre politesse ! L’amour est difficile à croire, demandez à n’importe quel amoureux. La vie est difficile à croire, demandez à n’importe quel scientifique. Il est difficile de croire en Dieu, demandez à n’importe quel croyant. Quel est votre problème face à ce qui est difficile à croire ?

– Nous sommes tout simplement raisonnables.

– Et moi donc ! J’ai fait usage de ma raison à chaque instant. La raison est excellente pour se nourrir, se vêtir, se loger. La raison est la meilleure boîte à outils. Il n’y a rien comme la raison pour maintenir les tigres à distance. Mais si on est excessivement raisonnable, on risque de jeter tout l’univers par la fenêtre. 

  • Dans le métier, nous avons l’habitude de dire que l’animal le plus dangereux dans un zoo, c’est l’homme.

Les Sept Plumes de l’aigle de Henri Gougaud : conte sur le chamanisme

Les Sept Plumes de l’aigle de Henri Gougaud

  • Entrer dans l’âge adulte est une naissance. C’est un passage difficile. Beaucoup le refusent parce qu’ils ne veulent affronter ni la souffrance d’être seuls, ni la liberté d’inventer leur propre vie. Jusqu’à ta mort et même au delà tu devras grandir, grandir encore, devenir toujours plus adulte.
  • Un jour j’ai poussé la porte où était inscrit :  » diminue la douleur de la distance  » et je suis entré dans le palais de la mémoire. Il y avait partout des livres vivants. Entre mille autres j’ai décidé d’explorer la douleur et l’absence de l’être aimé. il m’est aussitôt apparu que cette douleur était une maladie guérissable. je me suis aventuré plus avant dans la salle. Entre mille autres voix, j’ai entendu ceci :  » plutôt que de t’enfermer dans le chagrin et l’indifférence, cultive la sensation que l’être aimé a laissées en toi, redonne vie, dans tes dedans, à la tendresse et à la douceur. Si tu revivifies ces instants de bonheur passés, si tu les aides à pousser, à s’épanouir, à envahir ton être, la distance peu à peu se réduira, la douleur peu à peu s’estompera. Tu peux recréer ce que l’oubli a usé « 

Le Théorème du perroquet de Denis Guedj : chercher un sens par la science

Le Théorème du perroquet de Denis Guedj

  • À propos, t’ai-je dit ce qui m’avait « accroché » à Pythagore? Il a inventé le mot amitié; le savais-tu? Comme on lui demandait ce que c’est qu’un ami, il répondit: « Celui qui est l’autre moi même, comme le sont 220 et 284. » Deux nombres sont « amis », ou « amiables », si chacun est la somme de tout ce qui mesure l’autre. Les deux nombres amis les plus célèbres du Panthéon pythagoricien sont 220 et 284. Ils font une belle paire. Vérifie-le, si tu as le temps. Et nous deux, sommes-nous des « amis »? Qu’est ce qui te mesure, Pierre? Et moi? Le temps est arrivé, peut-être, de faire la somme de ce qui nous a mesurés.
  • Un nain assis sur la plus haute marche est plus haut qu’un géant dressé sur la plus basse.
  • … depuis des siècles, le monde occidental s’est arrogé le pouvoir de nommer les choses pour l’humanité entière.

Malhorne : le trait d’union des mondes de Jérôme Camut : la réincarnation

Malhorne : le trait d’union des mondes de Jérôme Camut

  • Malgré mes multiples expériences de ce moment, la mort réussit encore à me faire peur. Mon coeur battait la chamade et sans doute cela accéléra-t-il le processus. Le soleil disparut dans les brumes qui rasaient l’horizon. Mon cerveau enregistra cette dernière image mais ma vieille poitrine ne se soulevait plus. La vie passe ainsi. Les jours s’écoulent comme des grains de poussière à travers l’entonnoir du sablier. Au début, ils sont tellement nombreux qu’on s’imagine éternel. Alors, les gaspiller n’est rien. Et puis on prend de la bouteille et il est temps de s’apercevoir que la vie est précieuse ,que les jours sont comptés. Parfois, on se prend à regretter, mais il est déjà trop tard et tout retour devenu impossible. La carcasse s’étiole, comme les vents d’automne emportent les feuilles vers la morsure de l’hiver. On aspire au repos et la braise d’antan devient un piètre feu, qui couve à peine. Alors il temps de mourir.

Le Monde de Sophie de Jostein Gaarder : comprendre la philosophie

Le Monde de Sophie de Jostein Gaarder

  • « Honore le court printemps de la vie

Qui est à l’origine de toute chose sur terre !

Le plus infime connaitra lui aussi une résurrection,

Seules les formes se perdent.

Les générations engendrent de nouvelles générations,

Laissant s’épanouir l’humanité plus avant ;

L’espèce engendre l’espèce.

Pendant des millions d’années

Les mondes déclinent et renaissent.

Mêle toi à la jouissance de la vie, toi qui pus fleurir

En son printemps,

Savoure chaque instant comme un hommage de l’éternel

Offert à la condition des hommes ;

Apporte ta modeste contribution

Au tourbillon infini

Même faible et insignifiant,

De l’éternité de cette journée !

Bjornstjerne Bjornson »

Bonne lecture

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Originally posted 2016-08-18 10:32:23.

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Le voyage initiatique

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  • Référence bibliographique

Vieme Simone. Le voyage initiatique. In: Romantisme , 1972, n°4. «Voyager doit être un travail sérieux.». pp. 37-44.

DOI : https://doi.org/10.3406/roman.1972.5402

www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1972_num_2_4_5402

  • RIS (ProCite, Endnote, ...)

Texte intégral

SIMONE VIERNE Le voyage initiatique

« Quiconque a beaucoup vu peut avoir beaucoup retenu... » Le voyage qui « forme la jeunesse », voyage didactique où s'acquiert l'expérience de la vie, qui permet seulement de « vivre entre ses parents le reste de son âge », ce voyage est aux antipodes du voyage romantique. Pour le romantisme, tout voyage est une quête du Graal, une aventure non pas humaine, mais sacrée. Il n'est pas seulement dépaysement, recherche d'exotisme, comparaison des mœurs et des cultures, il est passage dans une matrice, aux formes symboliques diverses, qui permet au voyageur d'acquérir non pas une sagesse — elle est donnée de surcroît — mais de changer totalement son statut ontologique, de renaître « autre ». Il rejoint ainsi, ou mieux renouvelle, ce qui était un rite fondamental dans la mentalité archaïque, l'Initiation.

Dans les rituels encore observés de nos jours chez les peuples « primitifs », dans ce que l'on peut savoir des mystères antiques, de l'alchimie, dans les rituels plus élaborés mais traditionnels de la Franc-Maçonnerie, dans les mythes et légendes enfin qui racontent les exploits des premiers initiés, modèles et maîtres des initiations futures \ on retrouve toujours un scénario structurellement semblable, même si les symboles qui l'expriment diffèrent selon les cultures et les époques. Le novice est arraché au monde profane, il est entraîné, sous la conduite d'un « père initiatique », dans un voyage qui le mène, suivant les cultures et les degrés initiatiques, vers la brousse, monde de l'informel, du chaos, des morts, dans la tombe, le ventre de la mère, du monstre, de la terre, dans le labyrinthe, dans les Enfers et/ou au Ciel. Très souvent, il voyage d'Ouest en Est, comme le soleil qui meurt et renaît. Les épreuves subies durant ce voyage, tortures souvent cruelles, sont toutes destinée à détruire l'être profane qu'il était afin que de cet être ancien naisse une «nouvelle plante». En chemin, il a certes appris un certain nombre de techniques, qui lui serviront, une fois revenu à la vie, à se rendre maître des forces sacrées qui gouvernent tout dans le monde. Il a aussi été instruit, par des récits mythiques, des danses sacrées, et divers moyens non rationnels, de l'origine (du monde, de sa tribu, du rite), de sa propre place dans le monde, des lois de ce monde, et de la société qui les reflètent. Il apprend aussi que l'initiation est une maîtrise du Temps, que l'on peut sans cesse

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renouveler ce retour aux « temps du rêve », où se trouve l'origine de toutes choses, et ce renouvellement perpétuel est une garantie pour lui de ne point disparaître lorsque viendra la mort physique : ayant appris par l'initiation à mourir et renaître, sa mort physiologique ne sera que le prélude à une nouvelle naissance. « Etre initié, c'est apprendre à mourir », disait Platon. Mis en contact avec le Sacré, force merveilleuse et terrifiante, il peut acquérir dans sa connaissance et sa manipulation trois degrés : un premier, largement ouvert, qui n'est qu'une sorte de première approche ; un second (les « sociétés de danses », les Grands Mystères éleusiniens) permet une révélation et une assimilation au moins partielle des forces sacrées. Enfin, pour quelques rares élus, le contact est permanent dès cette vie : chamans, mystes auxquels était réservée Yepopteia éleusinienne, Maîtres Maçons, sont en quelque sorte les représentants de la force divine qu'ils voient face à face dès ce monde. Les autres accèdent au même contact lors de leur mort physique, initiation suprême. Pour chaque palier, le scénario primitif se répète, en se compliquant et se chargeant de symboles. Mythes et légendes sont aussi des variations de la structure première : le monstre peut avaler le héros (Jonas), ou bien être combattu par lui (Thésée, entre autres). Risquant sa vie, le héros est dans la même situation que s'il était englouti, et sur le plan technique, le récit est plus riche de possibilités, en particulier de variations sur le thème de l'objet à conquérir par le combat : Trésor, Princesse, Prisonnier, tous symboles du Sacré.

Le voyage initiatique est donc constitué par une série d'images arché- typiques essentielles, puisqu'elles intéressent le statut de l'homme, en ce monde et au-delà de la vie. Le voyage apporte une réponse mystique — directement assimilable en dehors de toute raison — à la question que l'homme se pose toujours sur son statut d'être humain, sa place dans le cosmos, et son destin. Assurément, l'initiation, en ce sens, a disparu de l'horizon conscient de l'homme moderne : la religion chrétienne, en situant historiquement l'homme et sa destinée, le matérialisme en faisant de l'historicité, du non-renouvellement, du progrès, le dogme de l'homme et de la société humaine, ont aboli cette certitude. Mais les images archétypiques n'ont pas pour autant disparu de notre inconscient. La nostalgie d'un changement ontologique radical hante encore nos rêves — et la littérature. Les initiations traditionnelles, comme le remarque M. Eliade, «proclamaient l'intention, et revendiquaient le pouvoir de transmuter l'existence humaine. La nostalgie d'une renovatio initiatique, qui surgit sporadiquement des tréfonds de l'homme moderne areligieux, nous semble alors hautement significative : elle serait, en somme, l'expression moderne de l'éternelle nostalgie de l'homme de trouver un sens positif à la mort, d'accepter la mort comme un rite de passage à un mode d'être supérieur. Si on peut dire que l'initiation constitue une dimension spécifique de l'existence humaine, c'est surtout parce que seule l'initiation confère à la mort une fonction positive : celle de préparer la « nouvelle naissance », purement spirituelle, l'accès à un mode d'être soustraits à l'action dévastatrice du temps 2 ».

Le voyage initiatique 39

Or, quelle époque a eu cette nostalgie plus que la période romantique? Sa religiosité, dépassant le cadre du strict christianisme, s'intéresse avidement aux religions orientales et ésotériques. Bien plus, elle a l'obsession de l'Humanité et de l'Ame, car « faire le poème de la conscience humaine, ou le poème de la destinée de l'homme, c'est retracer un itinéraire spirituel qui montre comment l'âme accède par une série d'épreuves à un stade supérieur3». Aussi n'est-il pas étonnant que le Voyage initiatique se retrouve clairement dans les œuvres romantiques, tissant leur trame, leur donnant une charge spirituelle : les poètes entreprennent — réellement ou à travers leurs œuvres — des voyages qui sont des Quêtes : des Sources, du Graal, d'une nouvelle Naissance. Sans doute peut-on observer, si l'on élargit suffisamment la « période » romantique, que ces voyages ne sont pas toujours couronnés de succès. Mais le schéma dynamique demeure, même s'il aboutit à un résultat négatif.

Le voyage est vécu parfois littéralement, puis raconté par le poète, qui cherche, en partant vers des pays mythiques, à obtenir l'Illumination qui lui donnerait la clé des énigmes de la vie et de l'univers : lieux saints pour Lamartine, si décevants car le poète n'y entend pas la Réponse espérée, et surtout Orient pour Nerval, pays du soleil renaissant; avec la patience qui « était la plus grande vertu des initiés antiques », il cherche à « soulever un coin du voue austère de la déesse de Sais 4 ». A travers le récit des incidents pittoresques et la peinture des décors exotiques, court la recherche inquiète d'une âme que le monde profane ne peut satisfaire, et qui s'efforce, en se passionnant pour les religions traditionnelles de l'Orient, de trouver la source d'une nouvelle vie. Deux épisodes, placés à des points cruciaux : le milieu de la première partie, la fin de la dernière, sont des rappels directs d'initiations 5. Dans le premier cas, l'histoire, attribuée à un compagnon allemand, raconte les «initiations égyptiennes», semblables d'après l'auteur aux initiations éleusiniennes, orphiques et pythagoriciennes, suivant les schémas chers au xvme siècle, et adoptés par la Maçonnerie. Et Nerval aimerait voir représenter dans le décor des Pyramides, La Flûte enchantée, opéra maçonnique par excellence. La longue histoire de la fin du Voyage, celle de la Reine du Matin et de Soliman des Génies, rapporte elle aussi une histoire mythique traditionnelle, encore représentée de nos jours dans les cérémonies pour l'accession au grade de Maître dans la Franc-Maçonnerie, le meurtre d'Adoniram, l'Architecte-héros, mort reprise en redondance par le voyage d'Adoniram, et de son ancêtre (maître d'initiation) Tubal-Kaïn, au pays des morts. Ainsi le voyage touristique est-il placé sous le signe des initiations traditionnelles. Si Nerval est attentif, comme il le dit en conclusion, aux diverses religions des pays traversés, n'est-ce pas, au-delà de la tolérance qu'il prétend admirer en elles, parce qu'il attend d'elles une réponse que ni le christianisme, ni l'Occident, ne peuvent lui donner, mais dont il espère que la Tradition a gardé le souvenir?

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Le Voyage est le plus souvent figuré dans la trame romanesque, jusqu'à former la structure même de l'œuvre. Henri ďOfterdingen, de Novalis, en paraît l'un des exemples les plus éclatants. Parti, au seuil de l'adolescence, pour connaître le pays de sa mère — véritable regressus ad uterům — il ne subit pas à proprement parler des épreuves, mais acquiert une Connaissance sacrée, sous la forme des fables mythiques qui lui sont racontées, ou des visites qu'il entreprend auprès de personnages très symboliques. L'histoire du Roi d'Atlantide renvoie à toute une série de symboles, avec la princesse prisonnière tout l'hiver, qui renaît au printemps, et présente au roi son père son enfant, fils de l'homme qui possède YArs sacra — ici la Poésie. De même, la visite au vieux mineur, maître de la Terre, conduit le héros dans la grotte où il touche les temps primitifs, de sorte que le Temps lui-même est aboli, et qu'il peut même lire son destin. Aussi trouve-t-il au pays de sa mère la « révélation », que Novalis transpose en Amour et Poésie indissolublement liés, comme le chante le poème allégorique de Klinghsor. Dans ce que nous pouvons deviner de la suite du roman d'après Tieck, le jeune homme devait subir une seconde, puis une troisième initiation: transformé d'abord en créateur, capable de chanter les origines et le secret de l'univers, il s'engageait ensuite dans de nouveaux voyages, dont un au pays des morts, qui amenaient sa transfiguration définitive symbolisée par diverses métamorphoses, et sa mise à mort par Edda-Mathilde, la mère-amante. Alors seulement il connaît la vie immortelle.

M. Cellier a montré deux exemples éclatants de voyage initiatique chez les romantiques français, avec Consuelo de G. Sand et L'Homme qui rit de Victor Hugo e. Le premier roman comporte nettement, à notre avis, non pas deux, mais trois initiations successives. Consuelo renaît une première fois après sa visite, qui est aussi une descente, dans le château allemand, si symbolique avec sa chambre secrète: mais elle ne pénètre pas dans Yanaktoron, la troisième chambre, qui renferme des arcanes dont elle n'est pas encore digne. Sa renaissance et son nouveau statut se traduisent par la vie nouvelle qu'elle mène avec Albert. Une seconde étape est franchie dans le « Château du Graal », où elle effectue divers parcours semés d'épreuves (imitées des épreuves maçonniques : G. Sand replace là ce qu'elle vient d'apprendre par Leroux...). Elle retrouve Albert lui aussi transformé, et leur union mystique est le couronnement de cette seconde phase de l'aventure, mais nos héros vont encore subir une troisième série d'épreuves : dépouillés de tout, rendus à leur pureté originelle, ils renaissent à nouveau, baladins errants autant que prophètes, entièrement voués désormais à ce qui représente, pour Sand comme pour la plupart des romantiques, le Sacré, l'Art — ici la Musique.

On retrouve l'archétype initiatique dans un autre roman au moins — et sans l'apport surdéterminant des doctrines ésotériques et maçonniques — Laura (1865) 7. Sur le mode fantastique, le héros, Alexis, entreprend deux

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voyages nettement initiatiques. Le premier en rêve, dans une géode, avec les épreuves symboliques de l'ascension, de la marche périlleuse entre deux abîmes, et la révélation de l'harmonie entre le macrocosme et le microcosme, le vol enfin, premier élan provisoirement stoppé vers la contemplation des splendeurs suprêmes. Un second voyage, une fois encore imaginaire, a lieu sous la conduite d'un maître ambigu, père de Laura, figure terrifiante du sacré dont la jeune fille est la figure bénéfique. Le royaume de la Mort est ici transposé en un Enfer polaire, où les rites purificatoires de jeûne sont suivis des épreuves de l'horreur et de l'absurde — du moins pour qui n'a pas le secret du Sacré. Alexis, soutenu par la vision de l'Aimée, surmonte les épreuves, et sous la conduite de cette nouvelle Béatrice, pénètre très symboliquement dans les entrailles de la Terre, où il est admis à contempler des trésors de gemmes fabuleuses. Parce qu'il comprend que leur valeur n'est pas monnayable, mais sacrée, il est digne de renaître, et d'épouser Laura. Tout le roman, alourdi de fastidieuses explications « philosophiques », exprime la conviction qu'il existe un Au-delà des apparences du monde, symbolisé ici par la géode et le trésor souterrain du pôle, que seuls peuvent connaître les initiés ; pour l'avoir contemplé, ceux-ci connaissent directement la réponse à l'énigme du monde et de la destinée humaine, au-delà de toute expérience rationnelle 8.

C'est dans cet Au-delà seul que peuvent se retrouver les êtres élus, que notre monde profane a condamnés à cause de leur singularité, incapable qu'il est devenu d'entendre le message que lui donne L'Homme qui rit, sous la conduite de son père initiatique Ursus. Certes, les idées philosophiques, morales, sociales de V. Hugo, ont une grande part à l'élaboration du roman. Mais l'odyssée de ces baladins (eux aussi, comme Consuelo et Albert...) permet la transmutation de Gwynplaine, par des épreuves symboliques, tandis que Dea, aveugle clair-voyante comme bien des prophètes, est déjà initiée. Gwynplaine, lui, descend aux Enfers, par deux fois. Sous une forme symbolique, célébrée rituellement à de nombreuses reprises, dans la pièce qu'il joue, il est rhomme-monstre, qui se dégage du chaos originel (d'où le titre de la pièce, Chaos vaincu) représenté par la Bête, le loup qui se nomme Homo, et l'ours qui est joué par l'homme Ursus ; il se dégage de leur emprise et renaît dans l'aube, sous le chant de Dea. M. Cellier a bien montré, dans les épreuves de la vie du héros, la présence du triple labyrinthe, redondance qui reprend en fait les trois degrés initiatiques. La première initiation le fait renaître, comme enfant d'un père spirituel, le philosophe Ursus, alors qu'il vient d'un monde où il n'était rien. La seconde lui fait affronter — comme Wagner l'illustrera aussi, en particulier dans Tannhauser — le monstre sensualité, combat contre le dragon-démon féminin Josyane, et contre le monstre-société ; Gwynplaine est ici vaincu, car son orgueil et sa sensualité ont pris le dessus, et d'autre part il a perdu son guide. Mais il comprend sa faute, et la douleur le rend à son dépouillement, à sa pureté première. Il est donc digne d'accéder à la dernière initiation : il s'embarque sur le bateau, où il faut voir déjà un emblème de la Mort, comme l'indique bien Bachelard e.

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C'est dans la Mort en effet qu'il rejoint Dea, c'est la Mort qui ouvre l'initiation suprême. Elle est la condamnation du monde profane (du monde moderne), et assurance de l'existence du monde sacré, monde de l'Au-delà 10.

Chez Nerval, c'est le voyage dans le rêve qui fait franchir les portes sacrées. « Les premiers instants du sommeil sont l'image de la mort », et les visions qui suivent sont placées sous l'invocation de L'Ane d'or d'Apulée, et de la Divine Comédie de Dante ". Ce voyage onirique permet ce qu'obtenait l'initiation : « tout savoir, tout comprendre » (I, 1). Enrichi des connaissances ésotériques et religieuses du poète, il se produit à diverses reprises, en redondance, mais aussi en permettant un approfondissement de l'expérience sacrée. On y retrouve les variations sur les motifs principaux de l'initiation. L'entrée du lieu le plus sacré est défendu par un gardien proche de celui qui repousse Tamino dans La Flûte enchantée (I, 5). La marche dans ces pays à l'invisible soleil est périlleuse : un fil entre des abîmes (I, 10) et surtout le labyrinthe (I, 2 ; I, 6 ; II, 4). Elle conduit le novice du gouffre au ciel : souterrain vague (I, 1), abîme (I, 4), grotte d'EUorah (II, 6) ; c'est dans ces abîmes que s'engage une lutte symbolique avec les monstres avaleurs (I, 8) ; accès au Sacré par un envol vers l'étoile (I, 2), une ascension vers le sommet de la ville fantastique sous la conduite d'un guide (I, 5), vers le haut de la tour qui mène des enfers au ciel (II, 6). Ces voyages aboutissent très rituellement à une série de visions : du cosmos (I, 3), de la divinité syncrétique, Isis-Aurélia-Marie, vierge mère (I, 7 ; II, 6) ; il contemple la création du monde (I, 8), le feu primitif (I, 10), les correspondances entre le macrocosme et le microcosme (II, 6, Mémorables), l'harmonie universelle que seul l'art cabalistique peut rétablir {II, 3 ; II, 6). Ces voyages abolissent le temps humain : retour à l'enfance (I, 4 ; I, 6) 12, voyage au pays des ancêtres, jusqu'aux îles fortunées (I, 4 ; II, 2), et même jusqu'à l'Age d'or des préadamites (I, 5) : ainsi le passé et l'avenir sont solidaires, et le voyage transcende la temporalité profane (I, 4). Il n'est pas étonnant alors de voir le héros, comme un chaman après son voyage initiatique aux enfers et au ciel, doté du pouvoir de guérir... (I, 7). Et surtout, il prend de plus en plus nettement conscience du sens initiatique de ses épreuves : « assuré de ce point (qu'il était) soumis aux épreuves de l'initiation sacrée (II, 6) » il surmonte la terreur qui parfois le submerge de forcer des secrets dont il n'est pas digne (I, 10), et toute l'expérience lui donne la conviction mystique d'avoir trouvé le sens de l'univers ; Aurélia, on le sait, se termine par l'affirmation du sens sacré des épreuves traversées : « je me sens heureux des convictions que j'ai acquises, et je compare cette série d'épreuves que j'ai traversées à ce qui, pour les anciens, représentait l'idée d'une descente aux enfers ». Mais la tentation d'acquérir dans la mort l'initiation suprême demeure...

Cependant, la croyance romantique à une transmutation de l'être humain se heurte souvent à l'angoisse de l'échec possible. Déjà Hugo excluait la possibilité d'une initiation suprême sur terre ; le monde rejetait ceux qui lui

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indiquaient la voie du salut, au rebours des héros de G. Sand, prêtres d'une religion nouvelle, qu'ils répandent parmi le peuple, seul encore digne de les entendre. Si Le Voyage de Baudelaire ouvre des perspectives vers un Inconnu qui peut se révéler sauveur, il est précédé du poème Le Rêve ďun curieux, qui montre l'Au-delà comme un théâtre vide. Alors aucune transmutation n'est possible. Chez quiconque doute d'un Au-delà, quelle que soit sa forme, de l'unité harmonieuse de l'Univers, de la société et de l'homme, l'initiation apparaît comme un rêve impossible, mais non moins désirable.

Un romancier comme Jules Verne, si romantique à d'autres égards, traduit très bien, à la fois cette attente et cette angoisse. En outre, parce qu'il écrit des Voyages extraordinaires, J. Verne retrouve inconsciemment le sens même du voyage initiatique, avec ses épreuves. Dans Voyage au centre de la terre 13, il décrit un parcours labyrinthique, une traversée du diamant, l'évanouissement du myste Axel (conduit par son oncle et un aide primitif, Hans), avant son arrivée au lieu sacré, la mer intérieure, au symbolisme transparent, sa plongée dans ce liquide amniotique, le contact avec les « temps du rêve » de la préhistoire, l'illumination, baptême du feu, près du geyser, source magique d'eau et de feu, la sortie enfin, expulsion violente du sein de la Terre-mère. Mais tous les romans ne se terminent pas aussi bien — même si la « fin heureuse » se répète mécaniquement, et superficiellement, en raison du public enfantin : le capitaine Hatteras 14 touche certes le point suprême et sacré, le pôle Nord, mais il y meurt, symboliquement et définitivement, puisqu'il devient fou. Plus désespéré peut-être encore est Le Château des Carpathes, avec sa double marche initiatique : celle de Nie Deck, qui échoue parce qu'un novice du premier degré ne peut accéder au sanctuaire, ici le vieux burg maléfique, siège de phénomènes surnaturels ; celle de Franz de Télek, le véritable appelé. Sa marche vers le burg, son entrée, son errance dans ce labyrinthe aussi « compliqué que ceux de Posenna, de Lemnos ou de Crète», son évanouissement symbolique, son arrivée enfin au lieu sacré où il croit trouver sa princesse prisonnière — bien qu'û l'ait vue morte des années auparavant — tout s'achève sur une totale défaite. Orphée ne peut ramener celle qui n'est plus qu'un reflet et une voix que détruit le maître diabolique; si on retrouve des enregistrements de la cantatrice, c'est seulement pour ménager dans le dénouement un espoir de guérison pour un héros si digne de pitié !

Parfois, le dénouement, la renaissance possibles demeurent ambigus : les héros de L'Ile mystérieuse trouvent bien le Secret de l'Ile, après des marches et contremarches, en suivant un fil d'Ariane (encore que télégraphique...) : mais ils ne trouvent pas un Dieu providentiel, ils sont face à un homme tourmenté, qui se nomme symboliquement Nemo — même si on finit par lui attribuer une identité — et qui est en train de mourir en doutant de lui-même. De même, dans Les Indes-noires, peut-on s'interroger sur le sens de ce bonheur, conquis de haute lutte par le héros sur les forces maléfiques de la

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mine, mais qui le maintient dans le ventre de la terre, au bord des eaux d'un lac intérieur... Parfois aussi le voyage, fût-il dirigé vers la Lune ou les extrêmes bords du monde solaire, semble revenir à son point de départ; Hector Servadac, du moins, a gagné un peu de sérieux, ce qui n'est d'ailleurs que médiocrement initiatique, mais Michel Ardan demeure le même; on le retrouve, avec ses compagnons, jouant aux dominos et s'écriant : « Blanc partout ! » Pour le lecteur moderne, sensible aux réseaux thématiques profonds, le sens de l'œuvre n'est donc nullement aussi optimiste que son apparence peut le faire croire; du point de vue du voyage initiatique, les romans laissent échapper une interrogation très moderne sur les certitudes que l'on peut espérer en retirer. Le positivisme, la croyance au progrès si fermement ancrés dans l'esprit des hommes de l'époque et en particulier dans l'entourage de J. Verne, mettent en question toute connaissance qui ne serait pas rationnelle. Mais demeure le désir d'une réponse directe, mystique, qui donne sa forme au scénario et choisit parmi les images symboliques celles qui s'accordent le mieux avec l'archétype.

Les poètes et romanciers modernes en donneraient d'autres exemples, que nous nous contenterons d'indiquer: The Waste Land de T.S. Eliot cherche dans un christianisme rénové à faire refleurir la Gaste terre, et dans le même registre du Graal, Julien Gracq raconte, dans Le Roi pêcheur, l'échec de Perceval, qui paraît bien être le modèle de tous les échecs, car le roi et ses familiers sont désormais installés confortablement dans une attente qu'ils ne désirent pas voir finir. L'Enfant-bouc de John Barth, ou le héros de Vendredi ou les limbes du Pacifique de Tournier, réussissent bien par trois fois à renaître, mais la dernière fois les sépare définitivement du reste des humains. Or le voyage initiatique se termine — dans les rituels et dans les œuvres des premiers romantiques — par un retour au monde, où l'initié s'insère désormais harmonieusement. En revanche, les romans de science-fiction, les films, parce qu'ils obéissent plus librement aux ordres de l'imaginaire, retrouvent les symboles heureux de cette renaissance au terme du voyage 15.

Cependant, même si la certitude s'est transformée en une interrogation sans espoir, le voyage initiatique demeure au fond de ces créations de l'imagination, et il joue un rôle essentiel à un triple niveau : celui du scénario, qui se conforme au modèle rituel du voyage dans la mort, aux épreuves destructrices de l'homme profane, et génératrices d'un homme nouveau ; au niveau des images symboliques qui traduisent les étapes ; au niveau du Sens général que prend l'œuvre vue dans cette perspective. Mais si le voyage initiatique promet au départ une véritable transmutation alchimique de l'être, gage du pouvoir de surmonter la Mort, tout voyageur n'arrive pas au port16. Il peut se retrouver rejeté dans le monde profane, sans cesser toutefois d'entendre l'Appel de son être à une transformation radicale, et il ne peut que chanter « les vols qui n'ont pas fui ».

1. Dans le premier des romans, qui raconte précisément la triple initiation du héros, Les Métamorphoses ou VAne ďor d'Apulée, dans la quête du Graal et dans La Flûte enchantée de Mozart, entre autres.

2. Mircéa Eliade, Naissances mystiques, Paris, Corti, 1959, p. 274 et notre thèse complémentaire, Initiation et Imagination créatrice (1972).

3. Léon Cellier, « Le roman initiatique en France au temps du romantisme », Cahiers internationaux de Symbolisme, n° 4.

4. Nerval, Voyage en Orient. Nous nous référons à l'édition parue chez Julliard, 1964.

5. Ibid., tome I, pp. 192-299 ; tome II, pp. 254-378.

6. L. Cellier, op. cit. et « Chaos vaincu, Victor Hugo et le roman initiatique », Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg, mars 1962.

7. Voir notre article « Deux voyages initiatiques en 1864 : Laura, de G. Sand et Voyage au centre de la terre, de J. Verne », dans Hommage à George Sand, Paris, P.U.F., 1969.

8. Ici incarnée par le rival d'Alexis, Walter.

9. Bachelard, L'Eau et les rêves, pp. 100-101.

10. Il arrive que V. Hugo soit moins optimiste : ainsi, Quasimodo ne rejoint pas Esme- ralda dans la mort ; seuls sont unis leurs deux squelettes.

11. Voir Raymond Jean, « Nerval et la Nature », Mercure de France, 1er juin 1951.

12. Alors que le retour à l'enfance, dans Sylvie, est un échec.

13. Voir notre thèse : Jules Verne et le roman initiatique (Exemplaires dactylographiés, 1972).

14. Ecrit en même temps que Voyage au cenrte de la terre, parmi les premières œuvres de Jules Verne.

15. Par exemple 2002, VOdyssée de Yespace, de Stanley Kubrick, 1968.

16. Il arrive aussi que l'auteur ne soit pas fidèle jusqu'au bout aux images archétypiques : voir L. Cellier, Le Grand Meaulnes ou l'initiation manquée, Paris, Minard, 1963.

voyage initiatique conte

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« Johanne » : Marc Graciano conte un grand voyage

L’enfance de Jeanne d’Arc et les débuts de sa mission, en un voyage initiatique porté par la langue singulière du conteur Marc Graciano.

  • Sabine Audrerie ,
  • le 12/01/2022 à 14:50
  • Modifié le 12/01/2022 à 14:52

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Lecture en 3 min.

« Johanne » : Marc Graciano conte un grand voyage

La lecture de « Johanne » ne peut se faire que patiemment, tant est dense sa forêt de mots.

Ivane Thieullent/Ivane Thieullent / VOZ'Image

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de Marc Graciano

Le Tripode, 300 p., 20 €

Plus que d’autres, la figure de Jeanne d’Arc a été inspirante pour les écrivains. On peut citer Shakespeare, De Quincey, Twain, Anouilh, et bien sûr Péguy, ou plus récemment Michel Bernard. Marc Graciano, singulier auteur de Liberté dans la montagne (José Corti, 2013) et d’ Une forêt profonde et bleue (2015), des œuvres déjà ancrées dans un Moyen Âge épique, se glisse dans cette escorte avec un livre fort et somptueusement littéraire. Sa lecture ne peut se faire que patiemment, tant est dense sa forêt de mots – il conviendrait d’ailleurs de plutôt parler de fleuve pour ce roman dont la nature est l’écrin.

→ À LIRE. « Le Bon cœur » de Jeanne D’arc

Une seule phrase par chapitre, la langue charriant avec elle toute l’histoire d’une vie, dévalant, bouillonnant, miroitant, emportant le lecteur. Celui-ci rencontre Johanne enfant – on apprécie la délicatesse de la mise à distance nominale d’avec la Jeanne réelle –, lors d’une veillée, sa maisonnée réunie pour écouter un voyageur venu leur conter des histoires d’animaux exotiques, de grands saints et de chevauchées, de petites et de grandes aventures, jusqu’à celles des Écritures. Une scène fondatrice pour la fillette du roman, dès avant le Bois-Chenu où, gardant ses brebis, elle entendit « ses voix » .

Parcours initiatique

Les chapitres suivants formeront le récit du voyage de Johanne, âgée de dix-sept ans, de Vaucouleurs vers Chinon avec six compagnons d’armes. De nuit, à travers les territoires bourguignons ennemis, elle entend rejoindre Charles VII, selon la mission que « ses voix » lui ont confiée, pour le conduire au sacre à Reims et libérer le royaume de France de l’envahisseur.

Ce roman d’un apprentissage en 600 kilomètres et quelques jours est le parcours initiatique qui changera une fillette en guerrière, une enfant en sainte, une innocente en martyre. Si la contemplation de cette métamorphose ne profane jamais le plus intime de sa solitude, c’est qu’elle est celle de son respectueux écuyer, le narrateur, figure fictive dont la réserve et la profondeur deviennent nôtres, permettant à chacun de faire de Johanne, à son tour, sa plus proche.

Des descriptions – le corps de Johanne et sa lente inscription dans son environnement – et de longues scènes se succèdent, qui ne peuvent se restituer en de brefs extraits tant l’ampleur du livre se saisit dans le long de la lecture. Ainsi l’incendie d’une ferme qui ébranle Johanne, et dans l’empreinte duquel se décèlent les flammes qui dévorèrent Domrémy l’année précédente aussi bien que celles du futur bûcher rouennais, comme pressenties.

Sauvage et tenu

Des personnages croisent sa route, édifiant le lecteur avec elle. Le prieur d’une abbaye, dont le monologue de paix entretient de l’injustice de toute guerre ; un lépreux que Johanne approchera comme avant elle le Christ ou la Violaine de Claudel ; ou un cerf crucifère semblable à celui de saint Hubert, en une douce apparition : « C’était le moment du jour, avec celui qui précède l’aube, où tout s’immobilise et se tait, et où toute création se fige, comme soucieuse du moment qui va suivre où elle risquerait de se défaire », alors les jeunes gens virent le cerf, avec ses « cors qui étaient d’un blanc ivoirin, mêmement que les pierrures sur les meules reflétaient pâlement l’irradiante lumière cruciale, presque comme si elles-mêmes rayonnaient, ce qui magnifiait toute la coiffe, et nous ne voyions que l’immense forme sombre de l’animal, mais percevions l’odeur de son pelage, qui n’était molécule une odeur de musc, mais celle d’un sous-bois, comme l’on en perçoit parfois les relents tièdes, exhalés par le sol feuillu au printemps, comme si cette bête émettait l’odeur même de la forêt ».

Il y a quelque chose de terrien et d’aérien, de sauvage et tenu, à la fois, dans la prose de Marc Graciano, dont certaines pages sont d’une beauté éblouissante. Il use de tournures et d’un vocabulaire séant à l’ancien français sans perdre son lecteur contemporain et, par la force des digressions à l’intérieur du flot de son récit, donne à suivre toute la vie de son personnage.

La normalité et l’exception

Cette histoire dans l’Histoire dit la grâce et la maladresse, la normalité et l’exception, l’engagement. Recueilli et jaillissant à la fois, le roman est une ode à l’oralité et à la transmission, siècle après siècle, de savoirs, d’espérances, d’imaginaires, de croyances ou de rêves. Il témoigne autant de la réalité prosaïque d’un XV e siècle paysan que de la vocation de tout homme, sublime ou pauvre, comme l’est le service de tout baptisé.

→ RELIRE. Jeanne d’Arc, sur la terre comme au ciel

Au service sont en effet les compagnons de Johanne, dans le retrait de leur propre mission. Des hommes dans le regard tendre desquels elle peut prendre vie, « si valeureuse, tellement preuse que, dans les futurs combats, on ne la verrait jamais faillir pas, même quand elle recevrait un vireton dans l’épaule devant le fortin du pont, pendant le siège d’Orléans, les Tourelles, ainsi que dénommées, et qu’elle pâmerait presque, et qu’elle accepterait momentanément de se reployer, après qu’on lui eut porté secours, mais à condition que l’on ne battît coup la chamade, et de faire soigner sa blessure avec de la couenne, et refusant catégoriquement d’être charmée, avant de retourner hardiment à l’assaut, non qu’elle bataillât véritablement, mais ébaudissant la troupe par des cris tout en portant bien haut son étendard de satin blanc avec écrit dessus De par le Roi du Ciel ».

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L’étrangeté dans le récit de voyage et le conte fantastique : l’exemple de Mérimée

Plan détaillé, texte intégral.

1 La parenté profonde entre le récit de voyage et le conte merveilleux est manifeste, et remonte aux origines de la littérature. Le voyage est foncièrement initiatique, et ne saurait se limiter à un simple déplacement dans l’espace, d’autant que l’espace lui-même, dans la pensée mythique, n’est pas l’étendue égale et quantitative de Descartes. C’est un espace qualifié, une mosaïque de lieux qui n’ont rien de commun et que séparent des seuils symboliques ou invisibles, lesquels font passer le voyageur d’un monde à un autre, d’un état de conscience premier à une révélation, terrifiante ou libératrice selon les cas. Nul ne voyage impunément, et tout voyage est un pèlerinage, un parcours intérieur qui ne peut laisser l’individu identique à lui-même. Dans les voyages d’Ulysse, de Sinbad, de Gulliver, la rencontre avec les lieux dominés par des puissances monstrueuses ou divines, la confrontation avec l’inconnu, l’inouï, le grotesque, constituent un déploiement, dans l’espace et le temps, de l’être entier d’un univers culturel. Le héros voyageur poursuit, fût-ce à son corps défendant, une identité qui ne peut être atteinte qu’après avoir parcouru la gamme complète des paradoxes, des épreuves et des différences qui composent l’expérience humaine. Il n’est guère besoin, en effet, d’insister sur l’optimisme philosophique de ces voyages extraordinaires : de Lucien de Samosathe aux auteurs du xx e  siècle, le merveilleux, qu’il soit mythique ou scientifique, présuppose un principe de cohérence foncière du monde. Bien qu’apparemment éclaté en de nombreux lieux autonomes, l’univers ne devient pas un « multivers », le myste voyageur parvient à réintégrer le multiple de l’inconnu dans l’unité du connu. Plein d’usage et raison, il revient le plus souvent à son lieu d’origine, et ce retour symbolise la clôture du sens et la confirmation d’une identité centrale : le regard, panoramique, peut désormais embrasser sans risque les abîmes de la totalité. Les voyageurs de Swift et de Voltaire découvrent peut-être, au bout de leurs aventures, la relativité universelle, mais ce relativisme lui-même est présenté comme une conquête de l’esprit philosophique.

2 En revanche, avec l’apparition de la littérature fantastique, cette littérature « fille de l’incroyance », selon la formule de Louis Vax, les enjeux du voyage se transforment du tout au tout. Inutile de revenir sur les analyses de Caillois, de Penzoldt, de Todorov et d’autres, qui sont assez familières : avec l’avènement du romantisme, l’âme européenne aspire à quitter les territoires solaires d’une raison devenue quelque peu autoritaire, pour explorer les régions plus brumeuses, plus crépusculaires de la psyché. Le conte fantastique n’est pas un accident historique, ni un sous-produit du romantisme. Hoffmann, Lewis, Nodier, Pouchkine explorent une dimension inhérente à l’âme romantique. Prises dans la tourmente des guerres révolutionnaires et impériales, ébranlées dans leurs croyances religieuses et philosophiques, les cultures européennes se mettent elles-mêmes à l’épreuve d’un décentrement radical, comme pour voir ce qui restera du monde familier après la confrontation avec l’Autre. À l’exotisme temporel et spatial, qui explore l’Orient, l’Amérique, et les époques anciennes telles que le Moyen Âge, fait pendant cet exotisme intérieur du fantastique, lui aussi confrontation avec l’Autre de la raison. Récit de voyage et récit fantastique se retrouvent donc autour d’un enjeu essentiel : l’ouverture à l’altérité. Ici, deux thèses s’affrontent : pour certains, la disponibilité du voyageur à l’expérience de la différence est un leurre. Le voyageur, calviniste sous de tristes tropiques comme Jean de Léry, ou barbare en Asie comme Michaux, ne chercherait qu’à mieux se voir lui-même, et réduirait l’autre à sa fonction de miroir ou de repoussoir. Quelle que soit la part de projection narcissique qui entre dans toute expérience de voyage, je postulerai ici que le voyageur romantique, paradoxalement, est l’un des plus ouverts qui soient à une véritable « prise de risque » au contact de l’autre. Précisément parce qu’il est lui-même en crise, voire en conflit avec son « centre » géoculturel, il lui importe de se laisser décentrer, déconcerter, désorienter, ne serait-ce que provisoirement. Chateaubriand, fuyant une France devenue folle, cherche au Nouveau Monde les espaces d’une autre vie ; il sait qu’il va revenir, et ne peut jamais s’oublier lui-même ; mais il a besoin de l’étrangeté même d’un continent resté en dehors de l’histoire pour rentrer affronter celle-ci en Europe. Bien entendu, étant donné le caractère rétrospectif du récit de voyage, qui consiste généralement en la réécriture de notes prises en cours de route, l’annexion de l’étrangeté, le recentrement du regard y prédominent toujours. L’expression littéraire de l’étonnement devant la différence implique une distance, inhérente à la représentation elle-même. Delacroix note, dans le journal de son voyage au Maroc, l’expérience de déplacement de son univers esthétique : quand il clame que « l’Antique n’a rien de plus beau », ne fait-il pas glisser vers l’Orient le centre de gravité d’une conscience esthétique qui jusque-là restait tributaire d’une Méditerranée gréco-romaine ? La rupture n’est pas seulement esthétique, mais philosophique, les formes étant, pour l’œil de l’artiste, des idéogrammes ; toutefois, la fraîcheur de l’étrangeté exotique, qui vibre dans les croquis à chaud du peintre, s’amenuise dans ses grandes œuvres orientalistes, où le souci de la composition, fût-elle dominée par le mouvement, exorcise la différence et la réintègre dans un code sinon familier, du moins reconnaissable. Ce même processus, encore plus nettement à l’œuvre dans l’écriture, tend à estomper ce que l’expérience du voyage, comme celle du mystère et de l’inexplicable dans le récit fantastique, peut avoir de déstabilisant.

3 Mais, dans le cas d’écrivains ayant une affinité particulière avec l’écriture fantastique, cette « réintégration » des souvenirs de voyage dans la cohérence d’une vision d’ensemble est à nuancer. En fait, comme dans bien des récits qualifiés d’étranges, où l’explication rationnelle est presque complète – « presque » seulement » –, il se trouve, dans le récit de voyage, un élément résiduel qui confère à l’expérience une dimension d’altérité irréductible. On en trouve un exemple intéressant dans La Seine et ses bords de Nodier. Dans cette espèce de guide touristique, où le regard du voyageur embrasse tous les lieux rencontrés sur les deux rives de la Seine, au cours d’une descente du fleuve, Nodier semble écrire d’une plume différente. Loin du monde nocturne de Smarra , c’est au contraire un paysage solaire, familier, qu’il évoque : les lieux sont connus, l’histoire dont ils sont porteurs ressuscite sans déchirement inquiétant. Il s’agit d’un espace qualifié par une onomastique si bien ancrée dans la réalité connue, d’un temps si bien structuré par des souvenirs historiques, qu’on se laisse quasiment endormir au fil des pages, bercé par le rythme de cette croisière littéraire.

4 Soudain, pourtant, sans qu’aucun signe avant-coureur ne soit venu troubler cette confiance naïve en la lumière du diurne, un paysage apparaît, qui nous fait subtilement passer de l’autre côté, à la rencontre d’un inquiétant déjà vu :

Au bout de la petite plaine d’Elbeuf, une suite de rochers, la plupart escarpés, couverts d’arbres toujours verts, se prolongent sur les bords de la rivière pendant une longueur considérable, et dérobent aux regards la forêt de Rouvray. Tantôt ces rochers offrent plusieurs étages dans lesquels les hommes se sont creusé des demeures ; tantôt ce sont des morceaux de rocs pendants, toujours prêts à s’écrouler. Il est même quelques-uns de ces sites qui présentent quelque chose d’effrayant, et qu’on est surpris de rencontrer le long d’un fleuve dont les eaux coulent si paisiblement… 1

5 « Surpris » ? Sommes-nous, lecteurs avertis, les dupes d’un auteur qui nous « mène en bateau » si élégamment ? Le voyage littéraire à travers cette géographie si bien quadrillée ne pouvait s’achever sans une fissure dans la surface polie, trop lisse de ces paysages. Pareille aux anfractuosités dans les rocs, que le narrateur suppose avoir été habités jadis par des troglodytes, ce paysage minéral nous ramène à l’inquiétante étrangeté des origines. Ces rochers suspendus au-dessus des eaux, en outre, évoquent un vague danger ; ils constituent un seuil initiatique, que l’on franchit avec soulagement, comme s’il fallait avoir éprouvé le risque de leur écroulement avant de pouvoir continuer ce voyage par trop paisible.

6 L’apparition d’un site inquiétant, pour autant, ne détruit pas le pacte de lecture initial de ce documentaire : loin d’être déréalisés, les spectacles qu’offrent les bords de la Seine s’en trouvent confirmés dans leur épaisseur et leur vérité, en vertu de ce que Bachelard appelait la « fonction de l’irréel ». Juste après le passage cité, le regard du voyageur redécouvre dans une plus grande profondeur les lieux qui se présentent à lui :

En portant ses regards vers l’autre rive, l’âme semble soulagée des belles horreurs qu’elle vient d’admirer par la vue des bords riants et des îles couvertes d’arbres, entrecoupées de chaumières d’une couleur et d’une construction singulières. 2

7 Cette autre rive que l’on contemple assume toute la dimension d’un retour à la réalité familière. Celle-ci prend des contours presque arcadiens, bucoliques : après l’ unheimlich, on réintègre le heimlich, le home, sweet home . Mais ce paysage pastoral s’en trouve délivré de tout danger d’affadissement, de platitude : il se trouve affecté, par la rive qui lui fait face, d’une bienfaisante singularité . Le nocturne sert ici de miroir valorisant au diurne, le délivre des stéréotypes, empêche que le lieu se transforme en lieu commun. Comme dans la mode, venue de Chine, du « jardin terrible », qui eut quelque influence dans l’art des jardins au xviii e  siècle en Angleterre, le terrible, lié au sublime selon les théories d’Edmund Burke, rehausse et approfondit le locus amoenus . On peut même se demander si les « belles horreurs » dont parle Nodier ne sont pas une allusion au concept burkien de delightful horror .

8 Les Notes de voyage de Mérimée offrent des aperçus tout aussi intéressants, d’autant qu’elles sont écrites dans une perspective censément neutre et administrative, comme des rapports adressés au ministre de l’Intérieur. Rappelons à cet égard qu’après l’arrêté du 24 mai 1834, qui le nomme officiellement Inspecteur des monuments historiques et antiquités nationales, Mérimée va effectuer quatre tournées d’inspection qui feront l’objet, à intervalle de six mois après son retour, d’une publication. Les Notes d’un voyage dans le Midi de la France paraissent en 1835, celles d’un voyage dans l’Ouest de la France en 1836 ; suivront, en 1838, les Notes d’un voyage en Auvergne , et en 1840 les Notes d’un voyage en Corse . On sait à quel point l’auteur de Colomba s’est plaint des conditions matérielles de ces tournées d’inspection. La Correspondance générale nous révèle un Mérimée exaspéré par l’état des routes, la médiocrité de la nourriture dans les auberges de province, et également la rareté des femmes dignes de ses attentions. Pourtant, cette vie semi-nomadique, qui l’entraîne pendant parfois cinq mois de l’année loin de Paris, n’est pas pour lui déplaire : il écrit à Sutton Sharpe que ce métier « convient fort bien à [s]es goûts, à [s]a paresse et à [s]es idées de voyage », et qu’il lui permet de découvrir une France « plus inconnue que la Grèce ou l’Égypte » 3 . Nous retrouvons dans cette dernière formule l’idée précédemment exprimée par Nodier, celle de l’étrangeté dissimulée sous les apparences du connu et du familier. De fait, ces récits de voyage rédigés après coup à Paris, à partir de notes prises en cours de visite, sont d’un statut littéraire très ambigu. L’horizon d’attente du lecteur y est subtilement trahi, malgré le modèle d’écriture dont Mérimée se réclame explicitement, au point même de le déplorer. C’est ainsi qu’il écrivait à Mme de Beaulincourt, au sujet des nombreux monuments visités au cours de ces tournées : « Je regrette de les avoir visités trop officiellement. Je regardais les caractères de l’architecture, les additions, les réparations anciennes, et l’ensemble poétique m’échappait. » 4 En réalité, cet « ensemble poétique » se reconstitue de manière très perceptible dans les quatre volumes des Notes . Loin de s’en tenir à une écriture de notations sèches et dépouillées, l’inspecteur Mérimée y laisse affleurer, dans certains passages, une vision très subjective des lieux et des paysages. L’impersonnalité affichée des descriptions méticuleuses se révèle n’être qu’une façade, derrière laquelle une sensibilité inquiète se laisse entrevoir. Comme l’écrit Xavier Darcos, « [qu’]importe la rigidité administrative et les classements tatillons, Mérimée suit ses émotions, surtout quand il retrouve ces paysages du Sud qui ont envoûté ses rêves d’aventurier » 5 . Les rapports complexes qu’entretiennent récit de voyage et récit fantastique apparaissent particulièrement bien à la lumière d’une lecture parallèle des Notes d’un voyage dans le Midi de la France et de La Vénus d’Ille .

9 Rappelons que Mérimée accomplit sa première tournée d’inspection du 1 er août au 14 décembre 1834. Il parcourut exactement quatre cent vingt postes, et nous savons que ses frais de route lui furent remboursés à raison de huit francs par poste. Ses Notes parurent le 25 juillet 1835, et valurent à Mérimée un certain nombre de critiques, de la part d’érudits perpignanais. C’est ainsi que Le Publicateur du département des Pyrénées-Orientales fait paraître les 23 et 30 janvier 1836 un Examen critique du chapitre sur le Roussillon que renferment les Notes . Toutes les erreurs qu’aurait commises Mérimée y sont relevées avec la satisfaction compréhensible de provinciaux qui ont l’occasion de prendre en défaut un Parisien, représentant officiel de l’État. Or le conte fantastique que Mérimée publie en 1837 dans la Revue des deux mondes ne peut se comprendre complètement sans ce contexte, le personnage central, narrateur et témoin du drame qui va se jouer, étant clairement un double auctorial. Horace Chauvet, en 1927, voyait dans La Vénus d’Ille un règlement de comptes, Mérimée ridiculisant, à travers le personnage de M. de Peyrehorade, le milieu des érudits antiquaires de province. Cette ligne d’interprétation n’exclut en rien, bien entendu, les autres sources possibles de cette nouvelle : la légende médiévale de « Vénus et l’anneau », l’opéra-comique Zampa, le dernier des Bracciamo d’Auger, etc. Mais nous nous proposons ici de privilégier la première piste : si Mérimée reprend, dans une fiction fantastique, les données « autobiographiques » des Notes , c’est pour se dédouaner lui-même des erreurs factuelles et historiques que lui ont reprochées quelques Homais méridionaux, pour situer implicitement la vérité de son expérience de voyageur-découvreur sur un autre niveau de réalité, ce niveau que lui-même qualifie d’« ensemble poétique ». N’est-il pas frappant, d’ailleurs, de voir que Mérimée anticipait les risques d’erreurs dès la rédaction de ses Notes , où il écrit, au sujet des inscriptions qu’il s’efforce de déchiffrer, comme le narrateur de La Vénus d’Ille  :

Il est rare d’arriver du premier coup à la vérité, mais on doit s’estimer heureux, quand on est la cause que la vérité se découvre, dût-on soi-même être convaincu d’erreur. 6

10 Où réside, en effet, la vérité du passé ? Les romantiques, à l’aube de l’historiographie moderne, se débattent avec cette question. Peut-on avoir une connaissance rigoureuse de ce qui n’est plus, ou simplement une connaissance de l’ expérience du passé 7  ? Tous les passages sur les déchiffrements laborieux des inscriptions, qui parsèment les Notes de voyage , et constituent un enjeu central de La Vénus d’Ille , peuvent être compris comme une mise en scène de l’interrogation épistémologique sur l’histoire. Stephen Bann est sans doute trop enclin à voir dans ces déchiffrements d’inscriptions une marque des progrès de la connaissance historique à l’époque. Il se base sur le fait que Mérimée parvient à les déchiffrer, ce qui fait bon marché des tâtonnements et des doutes exprimés à maintes reprises par l’auteur lui-même 8 . En fait, outre le travail proprement épigraphique auquel doivent se livrer Mérimée et ses doubles, même les inscriptions clairement lisibles présentent des problèmes d’interprétation insolubles. On se souvient de la double lecture possible du cave amantem inscrit sur le socle de la statue de Vénus, double lecture qui peut être vue comme une mise en abyme du fantastique lui-même dans son processus narratif, selon la définition todorovienne. Le passé apparaît à Mérimée comme une mosaïque dont l’ensemble a été effacé : ce n’est sans doute pas étranger au fait qu’il donnera lui-même le titre de Mosaïque au premier recueil de ses contes et nouvelles, en 1833. Faute de connaître objectivement le passé, les romantiques tenteront de le ressusciter, situant la vérité historique dans un imaginaire nourri de tous les fragments de réalité que la mémoire et l’observation ont pu collecter. En ce sens, l’histoire-résurrection de Michelet et le fantastique mériméen ne sont pas si étrangers que l’on pourrait croire. À défaut de ressusciter l’histoire, l’auteur de la Vénus d’Ille donne vie aux mythes et aux statues.

11 Si Mérimée, pour continuer notre hypothèse, est conscient, dès son retour d’inspection, des difficultés inhérentes à la connaissance scientifique du passé, on s’explique mieux les approfondissements subjectifs et affectifs des descriptions de lieux qui apparaissent dans son rapport. C’est précisément aux environs d’Ille-sur-Têt, la petite commune des Pyrénées-Orientales où notre auteur situera l’action de son récit fantastique, qu’il se laisse aller à un regard romantique sur l’environnement naturel, que l’on trouve reproduit dans les Notes en ces termes :

Ma dernière excursion aux environs de Perpignan me conduisit au monastère de Serrabona, dans les montagnes, à deux lieues d’Ille. Le site est triste et sauvage. Les bâtiments qui dépendaient de l’ancienne abbaye s’élèvent à mi-côte sur une montagne aride au-dessus d’une vallée profonde et étroite qui l’entoure de trois côtés. Sur quelque point que la vue se porte, elle ne rencontre que des roches schisteuses d’une teinte sombre et verdâtre, parmi lesquelles quelques arbustes sauvages croissent comme à regret. 9

12 On remarquera, outre le caractère isolé et désolé du lieu, que la teinte « sombre et verdâtre » des roches schisteuses est sensiblement la même que celle du bronze ancien de la statue de Vénus dans la nouvelle. La visite du monastère de Serrabona, et l’étrangeté du lieu, ont à ce point marqué l’inspecteur Mérimée qu’il retranscrit ce souvenir dès le début de La Vénus d’Ille  : « Je descendais le dernier coteau du Canigou, et, bien que le soleil fût déjà couché, je distinguais dans la plaine les maisons de la petite ville d’Ille, vers laquelle je me dirigeais. » 10 L’incipit du conte nous ramène donc à ce souvenir de voyage d’inspection, puisqu’il se situe juste après la visite du monastère. Un peu plus loin, dans la nouvelle, se trouve une notation très significative. Le guide catalan qui accompagne le narrateur croit deviner que celui-ci se rend à Ille « pour voir l’idole » 11 , c’est-à-dire la statue récemment découverte par M. de Peyrehorade. Le naïf Catalan est sûr de son fait, bien que le narrateur entende parler pour la première fois de la statue de Vénus. « J’ai deviné cela à vous voir tirer en portrait les saints de Serrabona. » 12 Ayant vu le narrateur faire des croquis des statues du monastère, il en a conclu qu’il s’agissait là d’un savant étudiant les antiquités. Les croquis, en effet, étaient indispensables en cette époque où l’invention récente de Nicéphore Niepce n’avait pas encore d’applications pratiques ; ces croquis se devaient d’être nombreux, précis, et intégrés au rapport. On pourrait les voir comme des symboles en acte de la connaissance historique : le passé est accessible, puisque ses traces sont offertes à la représentation. Or que voit-on plus loin dans la nouvelle ? Le narrateur se montre incapable de saisir par le dessin l’expression du visage de la Vénus : « Dès huit heures, j’étais assis devant la Vénus, un crayon à la main, recommençant pour la vingtième fois la tête de la statue, sans pouvoir parvenir à en saisir l’expression. » 13 Trou noir, échappant à la mimèsis, île mystérieuse dans l’océan du réel familier, certes, le visage de la Vénus obéit au principe même du fantastique. Mais d’un autre point de vue, si l’on accepte que les textes des Notes et de la nouvelle s’éclairent mutuellement, il est possible – et même probable – que Mérimée mette en scène son doute sur la connaissance archéologique du passé. Qu’importe de noter tous les détails, si l’âme de ce passé demeure irreprésentable ? L’archéologue, voyageur dans l’espace et dans le temps, ne peut avoir accès qu’à des signifiants ; les signifiés, eux, sont affaire d’interprétation. D’où l’intérêt qu’éprouve Mérimée de se situer d’emblée, dès la rédaction des Notes , sur le plan de ce que l’on pourrait appeler la vérité poétique. Tel est le projet d’écriture dissimulé dans la rédaction de ces récits de voyage au service de l’État : l’inspecteur Mérimée sait, encore inconsciemment peut-être, qu’il est au service de l’art, plus que de la science. La réalité est complexe, mouvante, et ne se déchiffre que dans sa polysémie, à l’image de ces paysages qu’il évoque dans les Notes  :

Sur le dernier plan d’un magnifique panorama, s’élevait la cime du Canigou, couverte de neiges, et dans l’espace de quelques heures, mille accidents de nuages et de soleil varièrent autant de fois l’aspect de ce paysage magique. 14

13 Dans La Vénus d’Ille , Mérimée paraît se souvenir de l’émotion ressentie devant le spectacle du Canigou, puisque le haut sommet des Pyrénées se trouve associé à la première vision qu’a le narrateur de la statue :

En face était le Canigou, d’un aspect admirable en tout temps, mais qui me parut ce soir-là la plus belle montagne du monde, éclairé qu’il était par une lune resplendissante. Je demeurai là à regarder sa silhouette merveilleuse, et j’allais fermer ma fenêtre, lorsque, baissant les yeux, j’aperçus la statue sur un piédestal à une vingtaine de toises de la maison. 15

14 Le pic pyrénéen se révèle bien, comme l’observait Mérimée dans les Notes , une montagne magique, puisqu’il oriente le regard du narrateur vers l’objet fantastique. Il est significatif, du reste, que le Canigou apparaisse de nuit, éclairé par la lune : simple détail qui renforce son potentiel imaginaire. Même en dehors du nocturne et du lunaire, la nature grandiose offre à ce romantique très contenu qu’est l’auteur de Colomba une intuition de ce que Barbey d’Aurevilly nommera « le fantastique de la réalité ».

15 D’autres passages, dans les Notes des voyages ultérieurs, contiennent des échos assez étonnants de la Vénus d’Ille . Les observations de statues sont l’occasion, pour le rédacteur des notes, d’introduire l’inquiétante étrangeté dans l’écriture théoriquement détachée et objective de ces rapports. Le passage consacré à la Vénus de Quinipili, dans les Notes d’un voyage dans l’Ouest de la France , entoure la description scientifique de l’artefact d’une atmosphère énigmatique. Objet difficile à cerner, cette Vénus, « taillée dans un seul bloc de granit », est d’une couleur sombre qui lui vaut le surnom, chez les paysans bretons des villages avoisinants, de «  grouec’h houarn, femme de fer » 16 . Plus loin apparaît l’inévitable déchiffrement des inscriptions, tout aussi problématique que dans La Vénus d’Ille  :

Cette inscription a fait et fera encore longtemps le désespoir des antiquaires. Iit, en breton, veut dire : Va ; mais quel sens donner à ce mot ? Quelques-uns ont prétendu qu’au lieu de Iit, il y avait lit , et alors on a cité une déesse Alitha, Litha, lith, déesse arabe, phénicienne, etc. 17

16 Et pourtant, ce n’est pas faute de pouvoir lire les signifiants, car ceux-ci sont clairs. Mais le sens reste opaque :

Bien certainement il y a iit . Je m’en suis assuré en montant sur le piédestal. 18

17 On peut noter ici un parallèle intéressant avec le passage de la Vénus d’Ille , lorsque M. de Peyrehorade enjoint au narrateur de « monter sur le socle » de la statue pour mieux lire l’inscription :

« […] Montez sur le socle et regardez au bras droit. » En parlant ainsi, il m’aidait à monter. Je m’accrochais sans trop de façon au cou de la Vénus, avec laquelle je commençais à me familiariser. 19

18 « Quant au visage », précise Mérimée dans les Notes , toujours au sujet de la Vénus de Quinipili, « il est aussi informe que possible » ; et d’ajouter : « je ne veux pourtant rien omettre » 20 . Précaution dérisoire, car l’objet, là encore, garde tout son secret : on ne peut que saturer la description d’une masse de détails et de conjectures ; quant à savoir ce que ce signe à la dérive au fil des temps peut nous dire dans le présent, c’est l’imaginaire qui a le dernier mot, tout étant affaire de mots, précisément. Dans les Notes d’un voyage en Corse , qui peuvent se lire en parallèle avec Colomba , le narrateur est à la recherche, aux environs d’Appricciani, d’une statue de chevalier, le casque en tête, qu’un érudit lui a indiquée. S’enquérant auprès d’un « vieillard à barbe blanche » 21 qui semble être la mémoire incarnée des lieux, Mérimée se heurte à une première énigme. Le vieillard en question n’a « jamais entendu parler » de cette statue. En revanche, il lui propose de lui montrer un «  idolo dei Mori  » 22 . Comme dans la fiction, ce personnage qui combine, à l’instar du guide catalan, le savoir et la naïveté, désigne l’objet étrange comme une « idole ». Significativement, l’autre objet, répertorié et supposé connu, se trouve relégué dans le conjectural. Peut-être parce qu’on n’en a jamais entendu parler, et qu’il n’est pas source de fantasme, il se trouve éclipsé en un clin d’œil par cet Autre que constitue « l’idole des Maures », doublement étrangère, sous le rapport religieux et ethnique. L’inspecteur est immédiatement saisi par la contagion de l’étrange : « J’aurais donné tous les chevaliers du monde pour voir cette merveille, et j’acceptai son offre avec empressement. » 23

19 Curieuse innutrition réciproque du récit de fiction et du récit de voyage : la réalité que cherche le voyageur se trouve derrière les surfaces trop visibles, entre les lignes du discours scientifique. Les merveilles seules peuvent cautionner ce réel, ces mirabilia que le rédacteur des Notes s’ingénie à mettre en scène dès que le voyage risque de tomber dans l’insignifiance, de se transformer en inventaire de boutiquier. On passe sans aucune transition dans l’espace et le temps parallèles de la légende, comme dans ce passage des Notes d’un voyage dans le Midi de la France , à propos d’Arles :

Il faut savoir qu’autrefois, je ne saurais dire précisément à quelle époque, le territoire d’Arles fut infesté d’une grande quantité de bêtes féroces, lions, dragons, ours, etc. qui mangeaient les bestiaux et les hommes. 24

20 Certes, le clin d’œil humoristique désamorce ici l’étrangeté. Mais il s’agit là d’un trait typique de l’écriture mériméenne, qui se retrouve aussi dans La Vénus d’Ille . L’ironie appuyée, la distanciation savamment maintenue devant l’étrange est en fait une stratégie de défense. Comme le fait remarquer Marcel Schneider, dans La Littérature fantastique en France , « l’incrédulité de Mérimée est inquiète ; il doute pour se donner contenance devant ce qui l’attire et qui l’effraie : l’invisible, le surnaturel, le divin » 25 .

21 Peut-être faut-il voir plus qu’une anecdote folklorique dans l’histoire de l’évêque Arnulphe, qu’il rappelle dans le même chapitre. Arnulphe, voulant ramener en Arles les reliques des deux saints Abden et Sennène, reliques très convoitées car on leur attribuait maint miracle, eut le bon sens de cacher les précieuses dépouilles dans un tonneau, lui-même dissimulé dans un autre tonneau plus grand, et rempli d’eau. Durant la traversée en bateau, les marins, intrigués par cette grande barrique et pensant qu’elle contenait sans doute un trésor, ou tout au moins du bon vin, la percèrent, et, voyant de l’eau en sortir, s’en désintéressèrent. Ainsi Arnulphe, fier de sa ruse, put-il ramener intact son chargement talismanique. À bon lecteur, salut. Peut-être faut-il creuser plus profond que ces marins…

22 On voit ainsi, à travers les exemples de Nodier et de Mérimée, que l’écriture fantastique à l’époque romantique comporte des affinités profondes avec le récit de voyage. Certes, plus le voyage décentre le romantique, et l’entraîne aux confins de son domaine géoculturel, voire hors de celui-ci, plus la potentialité fantastique s’affirme ; à la limite, le voyageur passe sur l’ autre rive , franchit les portes d’ivoire ou de corne. Réel ou rêvé, le voyage devient alors support de ce dialogue d’une culture avec son Autre, qui est pour Irène Bessière l’essence du fantastique 26 . Mais nul besoin d’aller très loin : comme le dit André Dhôtel, « le voyage, authentique ou fabuleux, c’est pareillement l’étincelante formulation des alentours quels qu’ils soient » 27 . Le cas particulier du voyage en France même nous incite à voir comment l’ unheimlich peut se rencontrer au sein même du Heimat . L’étrangeté la plus troublante, comme le suggère la théorie freudienne, s’éprouve dans les lieux de l’intime et du familier. Contrairement aux voyageurs de Baudelaire, qui lassés de l’éternel retour du même sous toutes les latitudes, désirent « plonger […] au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau », ces « fantastiqueurs » romantiques plongent au fond du connu, pour retrouver sa part inaliénable de mystère.

Notes de bas de page

1 Charles Nodier, La Seine et ses bords (1836), Paris, repr. Éditions de Paris, 1992, p. 142-143.

2 Ibid ., p. 143.

3 Cité par X. Darcos, Mérimée , Paris, Flammarion « Grandes biographies », 1968, p. 153.

4 Cité par P.-M. Auzas, préface aux Notes d’un voyage dans le Midi de la France , Paris, A. Biro, 1989, t. I, p. 18.

5 Op. cit. , p. 160.

6 Notes d’un voyage dans le Midi de la France , op. cit. , p. 43.

7 On retrouvera un condensé de ces doutes épistémologiques à la fin du siècle, sous la plume de Huysmans : « L’histoire [est] le plus solennel des mensonges, le plus enfantin des leurres […]. Il ne reste donc qu’à se fabriquer sa vision, s’imaginer avec soi-même les créatures d’un autre temps, s’incarner en elles, endosser, si l’on peut, l’apparence de leur défroque, se forger enfin, avec des détails adroitement triés, de fallacieux ensembles. C’est ce que Michelet a fait, en somme. » ( Là-Bas , P. Cogny éd., Paris, Garnier-Flammarion, 1978, p. 47)

8 « Inscription and Identity in the Representation of the Past », New Literary History, t. XXII, n° 4, automne 1991, p. 937-960.

9 Notes d’un voyage dans le Midi de la France , op. cit. , p. 221.

10 Nouvelles complètes , P. Josserand éd., Paris, Gallimard « Folio », 1964, t. I, p. 281.

11 Ibid ., p. 282.

13 Ibid ., p. 299.

14 Notes d’un voyage dans le Midi de la France , op. cit. , p. 219.

15 Nouvelles complètes , op. cit. , p. 288.

16 Notes d’un voyage dans l’Ouest de la France , op. cit. , t. II, p. 106.

17 Ibid ., p. 107.

19 Nouvelles complètes , op. cit. , p. 293.

21 Notes d’un voyage en Corse , op. cit. , t. IV, p. 30.

24 Notes d’un voyage dans le Midi de la France , op. cit. , p. 218.

25 Cité par Pierre H. Dubé, Bibliographie de la critique sur Mérimée, 1825-1993, Genève, Droz, 1997, p. 230.

26 Le Récit fantastique. La Poétique de l’incertain , Paris, SEDES, 1973.

27 Préface à G. Guadalpi et A. Manguel, Guide de nulle part et d’ailleurs, à l’usage du voyageur en maints lieux imaginaires de la littérature universelle , Paris, Éditions du Fanal, 1995, p. 5.

Université Stendhal, Grenoble.

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  • Trigalot, Guy. (2015) Victor Pavie. Voyages et promenades romantiques . DOI: 10.4000/books.pur.43510
  • (2011) The Cambridge History of French Literature . DOI: 10.1017/CHOL9780521897860
  • Vdovin, Alexey. (2015) Nationalizing Science in Mid-Nineteenth Century Russia: Ideological Origins of the Naval Ministry's “Literary Expedition”. Scando-Slavica , 61. DOI: 10.1080/00806765.2015.1042761

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Pinocchio : conte pour enfants ou voyage initiatique ?

Publié le 05/05/2020 -  10min

Pinocchio : conte pour enfants ou voyage initiatique ?

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Pinocchio l’initié

Pinocchio l’initié, Philippe Vidal

Philippe Vidal

Collection Symboles & Tradition

17 octobre 2023 104 pages 14,8 x 21 x 0,70 cm 0,150 kg ISBN 978-2-38586-019-6 EAN 9782385860196

Pinocchio est un récit qui s’adresse aux enfants. Oui… et non !

Oui, en ce sens qu’il vit le jour dans les pages d’une publication pour la jeunesse.

Et non, puisque son créateur, Collodi, franc-maçon, parsema les pages de ce conte initiatique des valeurs symboliques dont la pratique en loge l’avait nourri.

Pinocchio, de sa naissance à sa transformation en homme de chair, côtoie les anges du bien et du mal, chacun juché sur une épaule. Il traversera les épreuves du feu, de l’eau, de l’air et de la terre, apprendra à marcher, mourra un peu…

Pinocchio, tel un franc-maçon, est initié aux mystères de la vie nouvelle qui est promise au cherchant.

Pinocchio l’initié, Philippe Vidal

Philippe Vidal est né à Marseille, profession : créatif polymorphe. Une expression barbare, mais qui dit bien ce qu’elle veut dire ! Scénariste pour le cinéma (House of Nine avec Dennis Hopper), concepteur d’attractions scientifiques (Cité de l’Océan à Biarritz), dialoguiste de série cartoon (Ozone 51), romancier (Le palais d’injustice, chez Anne Carrière), historien (Molière les mensonges d’une légende chez Michel Lafont), metteur en scène et concepteur d’événements. Une liste hétéroclite en diable avec pour seul dénominateur commun… la création. CQFD ! Initié en 1987, Philippe Vidal a été distingué comme Grand Poursuivant de la GLNF. Il est actuellement Grand Orateur de la Province de Massilia.

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voyage initiatique conte

« Le Petit Prince, un voyage philosophique entre Ciel et Terre »

voyage initiatique conte

C’est l’histoire du  Petit Prince, un petit bonhomme tout doré, suspendu à un trapèze volant, qui s’élève au-dessus de la pesanteur de son logis, pour s’élancer dans l’inconnu d’une évasion. Au fil des chapitres, d’astéroïde en astéroïde cette évasion revêt le visage d’un voyage avec ses haltes singulières et ses rencontres insolites. C’est également l’histoire d’un voyage initiatique que l’auteur, Olivier Larrègle, raconte dans le premier tome de son livre « Le Petit Prince, Un Voyage Philosophique Entre Ciel et Terre, 1-La préparation », issu de la collection « Petites conférences philosophiques ». Êtes-vous prêts pour le voyage ?

voyage initiatique conte

Il multiplie conférences, émissions, articles, livres et au fil des mois la Providence vient frapper à sa porte.

Nous sommes en 1942, il vient d’écrire et de publier l’ouvrage Pilote de Guerre qui est un vrai succès (premier des ventes pendant six mois). Malgré cela, il est plongé dans une profonde mélancolie. La cause est qu’il souhaite une France unifiée pour combattre l’Allemagne, pour cela il n’a pas pris parti pour le général De Gaulle. Les exilés français lui reprochent, voire l’accusent d’être pétainiste ; il est profondément affecté. En août 1942, à New York, à la célèbre brasserie Arnold, il rencontre ses éditeurs pour un déjeuner. Les époux Reynal voient en Saint-Éxupéry un homme touché, comme s’il avait reçu une balle. Ils veulent l’aider. Lors du déjeuner, comme à son accoutumée, il griffonne sur la nappe gaufrée du restaurant un curieux personnage. À sa vue, une fulgurance surgit chez les Reynal. Ils lui proposent d’écrire un conte pour Noël 1942 dont le curieux petit bonhomme serait le personnage principal.

Au début, il refuse, prétextant qu’il se consacre à son livre Citadelle  ; de plus les contes pour enfant, il n’en a jamais écrit. Il ne connaît que la littérature pour adulte. Madame Reynal insiste, elle trouve les mots, il dit Oui. Le Petit Prince  est conçu. Il est le fruit d’une rencontre guidée par la main de la Providence.

Le 13 avril 1943, Saint-Exupéry décollera du tarmac américain pour l’Europe. Il souhaite reprendre du service : « Tu vois, je ne pourrai pas vivre si mes actes ne correspondaient pas à ce que j’écris, et ce que j’écris correspond toujours à ce que je peux… » avait-il écrit à Paul Emile Victor. Il quitte la tourmente des exilés américains qu’il juge loin des réalités de combat et rejoint en Algérie le groupe 2/33 (1). Il part sans son enfant qui a vu le jour il y a une semaine sous les presses Reynal Hitchcock. Au fil des mois, l’inquiétude le gagne. Son enfant est-il toujours en vie ?

Il adresse une lettre à son éditeur. « Je ne sais rien du Petit Prince  (je ne sais même pas s’il a paru !). Je ne sais rien sur rien : écrivez-moi ». (Oudjda – Maroc – 8 juin 1943).

Il reçoit une réponse en date du 3 août de son éditeur : « Enfants et adultes ont fait au « Petit Prince » l’accueil le plus enthousiaste (…). Nous approchons le cap des 30 000 exemplaires en langue anglaise, et 7 000 en français, et les ventes se poursuivent régulièrement, en dépit des fortes chaleurs, au rythme de 500 à 1000 exemplaires par semaine… Voilà un enfant tout plein de vie. » Le Petit Prince  vit en Amérique, c’est là-bas qu’il grandit, loin de son père. Le 31 juillet 1944, Saint-Exupéry rejoint la rose de sa planète, sans rien connaître de la croissance de son enfant. Ce n’est qu’en 1946, deux ans après la mort de son créateur que  Le Petit Prince  fera le voyage en France avec les éditions Gallimard.

Le scénario semblait bien écrit. La vie du Petit Prince  échappe à son auteur. Il vole sans son pilote. Saint-Exupéry et Le Petit Prince, c’est l’histoire d’un Gepetto qui façonne un Pinocchio  dont le destin ne lui appartient pas.

Aujourd’hui, au fil des ans Le Petit Prince  s’offre déjà comme la propriété de tous les hommes. Ce n’est pas l’enfant d’un homme, d’un pays ou d’une langue, mais le porte-parole de l’universel, évocateur d’un humanisme impérissable qui transcende les époques et les générations. Sinon, comment Le Petit Prince  pourrait-il parler plus de 257 langues et dialectes et dépasser les 300 millions d’exemplaires vendus ?

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« Le Petit Prince », pour les petits et les grands

  Pour certains, c’est un conte pour enfants, pour d’autres une poésie pour adolescents, pour quelques-uns un conte philosophique. Pour nous décider, laissons parler le grand chroniqueur du New-York Times , John R. Chamberlain qui, le 6 avril 1943, jour de la parution du livre, écrit dans le célèbre journal : «  Le Petit Prince  est une fable passionnante pour les grandes personnes… ». Maintenant que nous savons à quoi nous attendre avec la lecture du Petit Prince, allons à sa rencontre.

Un voyage philosophique entre Terre et Ciel

C’est sous l’ardeur d’un traîneau céleste, conduit par onze oiseaux sauvages qu’un petit bonhomme rendu aussi léger qu’une plume, s’envole de sa planète : « Je crois qu’il profita, pour son évasion, d’une migration d’oiseaux sauvages ».Ainsi, s’ouvre le premier tableau du Petit Prince. Saisissons la migration au vol. Glissons-nous, dans le sillage de ces oiseaux sauvages. Laissons-nous transporter. Une lecture vue du ciel nous attend. Celle qui ouvre les portes pour regarder le monde autrement.

Un héros extraordinaire

Le voyage du Petit Prince  répond à un modèle particulier. Bien qu’indépendant de la volonté de son auteur, il épouse les caractéristiques du voyage initiatique en trois étapes définies par le grand mythologue américain Joseph Campbell (1904 -1987) : la préparation, la traversée, le retour. Ces trois étapes, en quoi font-elles du Petit Prince  un héros extraordinaire ? Comment s’appliquent-elles à ce petit bonhomme qui n’a rien du « Caïd » (2) à la carrure classique ?

La préparation au voyage

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(1) Groupe de l’armée de l’Air, chargé de survoler en avion bombardiers des zones de reconnaissance pendant la seconde Guerre mondiale (2) Surnom donné à Saint-Exupéry

Le Petit Prince Un Voyage Philosophique Entre Ciel et Terre 1-La préparation par Olivier LARREGLE Éditions Ancrages, Petites conférences philosophiques, 2019 , 96 pages, 8 €

https://www.youtube.com/watch?v=B7n_m872z1o

Par Olivier LARRÈGLE

Revue Acropolis, voir le monde autrement

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Accueil » Livres » Contes initiatiques Peuls

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Contes initiatiques Peuls

Amadou hampâté bâ  roman africain parution en 2000.

“ Njeddo Dewal, mère de calamité” : aux premiers âges du peuple apparut une terrible sorcière, Njeddo Dewal, mère de toutes les calamités, suscitée par Dieu lui-même pour punir les Peuls de leurs péchés… Au fil de multiples aventures à la fois féeriques et fantastiques, seul Bâgoumâwel, enfant miraculeux, pourra finalement triompher de la formidable puissance maléfique de Njeddo Dewal.

Kaïdara: Le voyage initiatique de trois compagnons, à travers un pays souterrain parsemé de rencontres symboliques et mystérieuses, vers la demeure du “lointain et bien proche Kaïdara”, dieu de l’or et de la connaissance. Sur le chemin du retour, un seul sortira victorieux de toutes les épreuves.”

Ce livre est composé de deux contes de la tradition orale des griots peuls, Njeddo Dewal, mère de la calamité et de Kaïdara. Le premier conte commence par conter la vie idyllique que menaient les Peuls aux royaume mythique de Heli et Yoyo. Mais leurs mauvaises actions entraînèrent la punition divine du Dieu Guéno, qui créa Njeddo Dewal, par laquelle toutes sortes de calamités se sont abattues sur le pays. Mais deux hommes, Bâ-Wâm’ndé, et surtout plus tard son petit fils, Bâgoumâwel, vont venir à bout de la méchante sorcière.

Le deuxième conte, Kaïdara, raconte le voyage initiatique de trois compagnons, dans un étrange pays souterrain, dans lequel ils rencontrent des animaux étranges, vivent des événements inexpliqués, jusqu’à leur rencontre avec le dieu Kaïdara, qui leur offre un trésor d’or, trésor qui va faire le malheur de deux d’entre eux. Le troisième n’aura de cesse que de découvrir le sens mystérieux des événements qu’ils ont vécus.

Au premier abord, on peut penser qu’il s’agit de contes mystiques et fantastiques de l’imaginaire des peuls. Mais comme le souligne le titre, il s’agit de contes initiatiques qui transmettent un enseignement, un savoir, qu’il faut mériter, par une série d’épreuves dont la maîtrise et le courage sont de rigueur. Cet enseignement caché pour les profanes, est expliqué par l’auteur. Il analyse brillamment la significations des symboles et des proverbes afin de nous plonger pour notre plus grand plaisir dans le monde riche et complexe des peuls.

Avant la création du monde, avant le commencement de toute chose, il n’y avait rien, sinon un être. Cet être était un vide sans nom et sans limites, mais c’était un vide vivant, couvant potentiellement en lui la somme de toutes les existences possibles. Le Temps infini, intemporel, était la demeure de cet être-un. Il se dota de deux yeux. Il les ferma : la nuit fut engendrée. Il les rouvrit : il en naquit le jour. La nuit s’incarna dans Lexrou, la Lune. Le jour s’incarna dans Nâ’ngué, le soleil. Le soleil épousa la lune. Ils procréèrent Doumounna, le Temps temporal divin. Doumounna demanda au Temps infini par quel nom il devait l’invoquer. Celui-ci répondit : “Apelle-moi Guéno, l’Éternel”. Guéno voulut être connu. Il voulut avoir un interlocuteur. Alors il créa un œuf merveilleux, comportant neuf divisions, et y introduisit les neuf états fondamentaux de l’existence. Puis il confia l’œuf au Temps temporel Doumounna. “Couve-le avec patience, lui dit-il. Et il en sortira ce qui en sortira.” Doumounna couva l’œuf merveilleux et le nomma Botchio’ndé. Quand cet œuf cosmique vint à éclore, il donna naissance à vingt êtres fabuleux qui constituaient la totalité de l’univers visible et invisible, la totalité des forces existantes et de toutes les connaissances possibles. Mais, hélas, aucune de ces vingts premières créatures fabuleuses ne se révéla apte à devenir l’interlocuteur que Guéni avait désiré pour Lui-même. Alors, il préleva une parcelle sur chacune des vingt créatures existantes. Il les mélangea, puis, soufflant dans ce mélange une étincelle de son propre souffle, il créa un nouvel être : Neddo, l’Homme. Synthèse de tous les éléments de l’univers, les supérieurs comme les inférieurs, réceptacle par excellence de la Force suprême en même temps que confluent de toutes les forces existantes, bonnes ou mauvaises, Neddo, l’Homme primordial, reçut en héritage une parcelle de la puissance créatrice divine, le don de l’Esprit et la Parole.

8 septembre 2020

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Comme tous les 12 avril, je célèbre l`anniversaire de mon grand-père maternelle même après son trépas. Je ne vais pas mentir c`est le seul dont je célèbre toujours l`anniversaire car il est impossible à oublier, ne serait ce qu`un peu. Il fut mon poto-mitan, mon refuge quand ça pétait dans ma tête (des émotions trop vives à canaliser). Et le meilleur moyen d`apaiser qq dans cette situation, c`est de l`envelopper sans parole pour que le calme revienne. C`est pour cela que j`adore particulièrement cette photo, elle résume tout... C`est également le seul dont je n`arrive pas à entrer en contact. Je n`ai aucun pb à communiquer avec les défunts mais avec lui ayen ! Un gros silence...est ce sa manière de m`envelopper ? Et là il décide de se manifester, pour me dire quoi? "Asé pléré man ka flex kò mwen" 🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣 Ok papi ay pété bonb-ou épi roulé fiuuuu. Non mais j`hallucine🤣ce n`est pas du tout son tempérament. Un monsieur calme, posé, réservé etc mais là an mode fêtard. Apparemment lavi-a déyè lanmò-a bèl wè nèg ! Aucun tact tout comme moi sieu 😮‍💨 Kwa senbo ...

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Un gros merci à @lacroiseedeschemins.cts pour l'invitation et surtout l'organisation du bokantaj. Un gros merci également pour votre confiance lors des consultations. D'ailleurs mes toutes premières consultations avec le monde des ancêtres, défunts etc 🥳🥳🥳wayyyy je suis globalement satisfaite. Je dois bien évidemment m'améliorer mais la pratique et l'expérience feront le travail....à moi maintenant de me faire confiance 😮‍💨sa pa fasil même pour moi !

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Dinesh

Eric GRANGE, le globe-trotteur des spiritualités

Une vie riche de voyages et d’explorations psycho-spirituelles. Une vision mystique de la vie où le beau et le sacré communient. Eric GRANGE, pionnier des voyages en conscience, est la référence internationale d’un nouvel art de voyager.

365 Messages d'Amour pour notre Terre, Eric Grange

Ses voyages, ses conférences, ses livres nous accompagnent vers la plus belle des destinations : ce mystère vivant depuis toute éternité à l’intérieur et à l’extérieur de nous-mêmes.

Oasis, l'expert du voyage initiatique !

Créée en 2007, Oasis est le premier voyagiste spécialisé dans un nouvel art de voyager : le voyage en conscience, le voyage initiatique, le voyage spirituel.

Notre intention première est d’accompagner puissamment votre processus d’éveil psycho-spirituel .

Nos voyages sont lumineusement accompagnés par des personnalités occidentales et/ou des intervenants locaux .

Avec leurs initiations sur des sites sacrés, offrez-vous un séjour bienfaisant et un florilège d’expériences en conscience .

Atout France

Garanties professionnelles

Référence

Pionnier depuis 2007 La référence internationale

Voyageurs

2000 voyageurs et 100 départs par an

WidgetAvisVerifies

15 à 25 participants environ et 15 à 20 passagers sur nos croisières dauphins. Nos voyages qualifiés « évènementiels » car animés par des personnalités de notoriété peuvent avoir des tailles de groupes différentes.

Pourquoi la taille minimale est-elle fixée à 15 personnes ? A l’inverse des groupes de thérapie, en matière de voyage, les très petits groupes sont humainement les plus délicats à équilibrer. En effet, certaines fortes personnalités peuvent prendre beaucoup d’influence au fil des jours. De plus, la probabilité d’une entente harmonieuse avec seulement quelques participants est très aléatoire. De notre expérience, c’est à partir de 15 participants que nous avons observons les meilleures dynamiques de groupe.

Quels sont les avantages des groupes évènementiels ? Des personnalités occidentales de forte notoriété confient leurs voyages à Oasis. Ces voyages emblématiques ont façonné la notoriété d’Oasis et une partie de notre public les choisit exclusivement. Avec un programme sur mesure, l’enseignement prend de l’intensité puisqu’il est transmis in situ sur de hauts-lieux sacrés. Les privatisations de lieux d’exception, comme les pyramides d’Egypte, permettent une expérience spirituelle majeure. Enfin, grâce au charisme de l’intervenant, c’est un doux bonheur de voyager dans une fraternité de conscience et d’amour, où les belles rencontres se font naturellement ! L’indication de la taille des groupes évènementiels figure sur les programmes.

1/ La préparation

Notre expertise commence très en amont de votre voyage, dès sa création et ses premiers repérages : Nous sélectionnons les lieux propices à l’éveil de conscience, les dates spirituellement auspicieuses et les personnalités inspirantes et éveillantes. Nous alchimisons le tout afin de vous proposer un voyage aux ressources initiatiques les plus puissantes !

2/ L’animation / l’accompagnement

Nos interlocuteurs locaux sont choisis sur leurs qualités humaines, leur conscience professionnelle, leur ouverture spirituelle… et leur élan à la partager avec vous ! Ils sont rémunérés justement.

Pour les personnalités occidentales, le prix des voyages intègre leurs honoraires d’intervention et leurs frais logistiques, de leurs assistants éventuels et de nos accompagnateurs-logisticiens (garants du bon déroulement du voyage en gérant aléas et imprévus).

3/ La qualité

Nous privilégions des prestations de qualité supérieure : hôtels plaisants, compagnies régulières avec un minimum d’escales et de courte durée, vols domestiques, autocaristes professionnels, restauration locale de confiance avec un choix s’approchant des régimes de chacun, etc.

4/ Votre sécurité et vos protections

Oasis assume ses responsabilités : Nous vérifions que nos partenaires sont des professionnels immatriculés selon le cadre légal de leur pays. Pour votre protection, notre immatriculation IM069190001 sur le registre officiel des professionnels du voyage (Atout France) atteste que notre agence bénéficie d’une assurance Responsabilité Civile, qui vous protège contre les conséquences d’aléas placés dans notre périmètre de responsabilité. De plus, vous bénéficiez gratuitement d’une assistance secours rapatriement pour vos aléas personnels. Et, pour votre tranquillité et celle de vos proches, vous bénéficiez d’un numéro téléphonique d’urgence 24h/24h.

Partez la conscience tranquille avec notre cadre sécurisé et protecteur !

5/ Un voyage est plus avantageux financièrement qu’un séminaire résidentiel.

Pour un séminaire de développement personnel entre 4 murs, les honoraires d’animation sont souvent au-dessus de 100€ par jour et une simple pension complète coûte souvent plus 80€ par jour. Pour 14 jours, cela ferait un budget minimum de 14 * 180€ = 2 520 € + frais de déplacements.

A rapprocher des prix et des prestations de nos beaux voyages en conscience incluant vols internationaux, hôtellerie de catégorie supérieure, intervenants de qualité,  et surtout expériences en conscience sur de merveilleux sites !

6/ En résumé

Nous créons le programme harmonieux et équilibré où votre corps, votre coeur et votre esprit bénéficieront des meilleures conditions pour vivre pleinement votre voyage intérieur comme extérieur.

Si votre sommeil respecte celui de l’autre (absence de ronflements en particulier), vous pouvez parfaitement partager une chambre à deux lits avec une autre personne. Avec l’expérience, nous nous apercevons que le non-hasard crée souvent de belles rencontres.

Par défaut, les chambres sont partagées entre personnes de même genre, mais il peut y avoir une chambre mixte.  Dans ce cas, les personnes concernées sont prévenues. Si vous tenez à partager une chambre exclusivement avec une personne de même genre (ou de genre différent), veuillez nous le spécifier avant votre inscription.

Time in Elektrostal , Moscow Oblast, Russia now

  • Tokyo 01:29AM
  • Beijing 12:29AM
  • Kyiv 07:29PM
  • Paris 06:29PM
  • London 05:29PM
  • New York 12:29PM
  • Los Angeles 09:29AM

Time zone info for Elektrostal

  • The time in Elektrostal is 8 hours ahead of the time in New York when New York is on standard time, and 7 hours ahead of the time in New York when New York is on daylight saving time.
  • Elektrostal does not change between summer time and winter time.
  • The IANA time zone identifier for Elektrostal is Europe/Moscow.

Time difference from Elektrostal

Sunrise, sunset, day length and solar time for elektrostal.

  • Sunrise: 04:06AM
  • Sunset: 08:40PM
  • Day length: 16h 34m
  • Solar noon: 12:23PM
  • The current local time in Elektrostal is 23 minutes ahead of apparent solar time.

Elektrostal on the map

  • Location: Moscow Oblast, Russia
  • Latitude: 55.79. Longitude: 38.46
  • Population: 144,000

Best restaurants in Elektrostal

  • #1 Tolsty medved - Steakhouses food
  • #2 Ermitazh - European and japanese food
  • #3 Pechka - European and french food

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COMMENTS

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  6. Récit initiatique

    Récit initiatique. Le récit initiatique narre l'initiation d'un personnage consistant en général dans le passage de ce dernier de l'enfance à l'âge adulte. Ces récits se rencontrent le plus fréquemment dans les contes mais aussi dans les romans (avec le roman d'apprentissage ), dans les films, voire dans les mangas et les poèmes.

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